musée

Donald Judd coloriste patenté

L'ŒIL

Le 1 décembre 2000 - 267 mots

Ceux qui n’ont pas eu la chance d’aller voir le mobilier de Donald Judd à la Biennale de Design de Saint-Étienne, ne doivent pas rater l’exposition de Nice qui met l’accent sur le rôle de la couleur dans l’œuvre de l’artiste, entre 1962 et 1993. On le sait, Donald Judd, sans doute à cause de ses écrits et par l’aspect protéiforme de ses créations, est l’artiste minimaliste américain qui semble avoir été le plus influent. Ses « objets spécifiques » comme il les appelait sont des formes en trois dimensions réduites à des modules, à des standards, des matériaux primaires construits de manière industrielle refusant tout caractère personnel puisqu’ils sont réalisés par d’autres. La couleur est importante dans ce travail car, comme le dit l’un des spécialistes de la couleur Johannes Itten « sans couleur il n’y a pas de forme ». Judd utilise la laque ou la peinture au pistolet pour obtenir le monochrome le plus inexpressif et impersonnel possible. Il y a recours comme il joue de toutes les dualités possibles : plein et vide, volume et surface, horizontale et verticale, transparence et opacité... et de toutes les perceptions. Elle lui sert bien sûr pour « interagir », comme un liant pour faire tenir ensemble les séries de ses piles, de ses boîtes, de ses colonnes, de ses progressions. Avec un goût prononcé pour le rouge cadmium industriel car « le rouge semble être la seule couleur qui rende vraiment un objet précis, et définisse ses contours et ses angles ».

NICE, Musée d’Art contemporain, jusqu’au 21 janvier, cat. éd. Hatje Cantz Verlag, 230 F.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°522 du 1 décembre 2000, avec le titre suivant : Donald Judd coloriste patenté

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