réouverture

Le musée Dapper nouvelle formule

Par Laure Meyer · L'ŒIL

Le 1 décembre 2000 - 428 mots

Tous les habitués du Musée Dapper, organisateur de tant de remarquables expositions sur les arts africains, seront heureux d’apprendre qu’après deux ans de fermeture il reprend ses activités.

Mais en deux ans, il a changé et grandi. Il est devenu un ensemble d’espaces culturels qui tenteront « non plus de présenter des objets séparés d’une culture mais de créer un environnement ouvert aux cinq sens, littérature, musique, danse, conférences, expositions ». Une salle de spectacle, un café et une librairie complètent les salles traditionnelles. En plus des catalogues riches d’érudition, on trouve donc maintenant la collection Dapper Littérature qui, à travers des romans publiés au rythme de deux par an, toujours en format semi-poche et prix accessibles, donne la parole à l’Afrique contemporaine et à ses diverses diasporas.

Parallèlement, la collection Dapper Jeunesse (déjà 13 titres) s’adresse aux adolescents. L’exposition inaugurale, sous le titre « Arts d’Afrique », réunit 150 œuvres d’une qualité exceptionnelle prêtées par des musées prestigieux. Un premier axe, chronologique, rappelle l’existence de cultures disparues, à travers des terres cuites sao et des bronzes de l’ancien royaume de Bénin. Plus loin, certaines œuvres des Tellem ou Dogon évoquent un riche passé.

D’autres encore matérialisent les cultes rendus aux divinités et esprits chez les Lobi du Burkina Faso ou les Yoruba du Nigéria. Le second axe de l’exposition, moins lié à l’histoire, rassemble des œuvres destinées à entrer en contact avec le monde du surnaturel, habité par les esprits et les âmes des ancêtres, il met en évidence un ensemble de croyances qui président à la création d’un grand nombre d’œuvres et révèlent les savoirs secrets que rappellent les reliquaires fang.

Mais gageons qu’aux yeux de tous les collectionneurs avertis le clou de l’exposition sera une statue d’ancêtre royal Boyo très rarement exposée, l’un des grands chefs-d’œuvre de la sculpture africaine, remarquable tant « par la puissance des volumes que par la juste compréhension du détail décoratif ». Pour inaugurer la salle de spectacle, Henry John Drewal et Michèle Laforest donneront le 1er décembre à 18h30 une conférence, « Présence des dieux Yoruba », qui abordera la signification de quelques objets, supports de cultes ancestraux encore pratiqués aujourd’hui. Deux autres conférences suivront en janvier et février. Parallèlement, pour les plus jeunes des séances de contes seront organisées tandis que pour tous, des professionnels dirigeront des stages de danse dès janvier.

PARIS, Musée Dapper

35, rue Paul Valéry, 75116 Paris, 1er décembre-30 juin, tél. 01 45 00 01 50.

À lire : Arts d’Afrique, sous la dir. de Christiane Falgayrettes-Leveau, éd. Gallimard, 360 p., 200 ill., 300 F.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°522 du 1 décembre 2000, avec le titre suivant : Le musée Dapper nouvelle formule

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