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Keith Haring au Paradise Garage

L'ŒIL

Le 1 février 2001 - 268 mots

On ne dira jamais assez combien certains clubs furent essentiels pour la vie artistique de New York. Combien ce fut justement dans ces temples de l’hédonisme que furent inventées nombre de contre-cultures qui allaient, par la suite, se transformer en courants majeurs de l’art contemporain. Situé aux limites de Soho, The Paradise Garage fut sans doute l’un des plus importants clubs des années 80. C’est en son sein que la culture gay, encore balbutiante, trouva véritablement ses lettres de noblesse. A coup de concerts, de performances, de spectacles improbables, cet endroit désormais mythique mobilisait toute l’intelligentsia new-yorkaise dans une fête permanente où il était de bon ton d’afficher son homosexualité. C’est à l’une des figures emblématiques de ce lieu, Keith Haring, qu’est consacrée l’actuelle exposition de la Deitch Gallery. En réalisant plusieurs fresques décoratives pour les murs, Keith Haring faisait soudain entrer le rythme et les sons de la rue directement au Paradise Garage transformant ainsi un espace sans intérêt en véritable centre d’art. A partir de cet excellent prétexte, les quelques pièces rassemblées dans l’actuelle exposition étudient non seulement l’histoire du Paradise Garage mais aussi le rapport entre peinture et musique chez ce peintre mort en 1990. Outre quelques objets évoquant les ambiances de cette période, le parcours montre essentiellement deux types de peinture. Les unes prouvent clairement qu’il existe chez Haring un véritable rythme dans l’acte de peindre comparable au tempo d’une mélodie. Dans d’autres toiles, ce sont les figures mêmes de la musique populaire qui apparaissent sur les toiles, transformant ainsi un motif simple en ode à l’exubérance de rue.

NEW YORK, Deitch Gallery, jusqu’au 10 février.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°523 du 1 février 2001, avec le titre suivant : Keith Haring au Paradise Garage

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