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Entre photographie et cinéma

L'ŒIL

Le 1 mars 2001 - 230 mots

Entre photographie et cinémaSarah Dobai, photographe et cinéaste anglaise née en 1965, entretient avec l’image un rapport particulier. Sa manière de l’appréhender est la même dans les deux disciplines qu’elle pratique. L’image fixe n’exclut pas les points de vue cinématographiques et ses films évoquent la photographie. Sa première exposition personnelle en France explore son univers, à travers un ensemble de clichés récents et la projection du film Yard en vidéo. Si ce sont d’abord les lieux, les sites qui intéressent Sarah Dobai, les personnages sont physiquement très présents et traversent l’œuvre. Pour elle, objets et sujets sont équivalents. Les êtres humains agissent comme des indices qui renseignent sur l’endroit, expliquent la situation et donnent un sens à l’image. Souvent seuls, les personnages apparaissent désœuvrés. Par cette inaction, Sarah Dobai souhaite montrer l’effacement de la figure, disparition qui se manifeste pleinement dans des photographies comme Tennis Court (2000) ou Thread (1997), espaces désertés où la végétation envahit tout. Il y a finalement peu de différences entre les images d’être vivants qui semblent hors de la vie (Smoke, 1998, par exemple, où un homme s’est endormi dans son fauteuil, tandis qu’une cigarette finit de se consumer) et les vues d’endroits inhabités, laissés à l’abandon. La même absence traverse toutes les photographies, laissant le spectateur devant des moments arrêtés où l’atmosphère est lourde et la tristesse omniprésente.

PARIS, galerie Zürcher, 3 mars-7 avril.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°524 du 1 mars 2001, avec le titre suivant : Entre photographie et cinéma

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