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Vanessa Beecroft sous les drapeaux

L'ŒIL

Le 1 mars 2001 - 257 mots

Vanessa Beecroft s’est fait connaître en 1993 lors de son diplôme de fin d’études à Milan. Elle décide alors de placer, dans son exposition de dessins, 30 jeunes filles habillées de couleurs vives. Lors de cette expérience troublante, elle constate que le public est plus intrigué par ses sortes de sculptures vivantes que par les œuvres sur les murs. Depuis, elle s’est amusée à coloniser les institutions par d’étranges chorégraphies-performances. Dans un premier temps, les femmes, bien qu’assez dévêtues, ne répondaient à aucun critère esthétique particulier. Puis, au fil des performances, les ensembles immobiles ont gagné en cohérence. Les modèles, à la limite de l’androgyne, sont désormais choisis selon les critères de beauté en vogue dans le monde de la mode. Dans le même temps, les corps se sont lentement dénudés pour aboutir à des formes presque entièrement nues, hormis quelques accessoires d’un luxe extrême (des chaussures de chez Todd Oldham, par exemple). Chacune de ses interventions donnait lieu à une vidéo et une série de grandes photographies en couleur. Les œuvres montrées aujourd’hui attestent d’une profonde mutation dans son travail. Désormais, c’est aux hommes qu’elle s’intéresse. Plus particulièrement à l’armée des Etats-Unis. Les deux séries d’images, des marins sur un pont de porte-avion et des forces d’élite de la marine dans une pièce blanche, accentuent le hiératisme des postures. Les êtres qui sont là incarnent toute la puissance mais aussi toute l’aliénation que l’on trouve dans la force armée d’un pays qui se considère comme le maître du monde.

PARIS, galerie Ghislaine Hussenot, 3 mars-31 mars.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°524 du 1 mars 2001, avec le titre suivant : Vanessa Beecroft sous les drapeaux

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