Jean Cocteau, l’œil architecte

L'ŒIL

Le 1 mars 2001 - 243 mots

Ce Profil rouge dessiné vers 1958 inaugure une relecture complète de l’œuvre de Jean Cocteau. Les auteurs, Francis Ramirez et Christian Rolot, n’ont rien laissé au hasard. La vie et l’œuvre du père des Enfants Terribles sont retracées à l’aide d’archives inédites conservées à Milly-la-Forêt, résidence de l’artiste. Le physique de Cocteau, son œil d’architecte, sa double personnalité, son art, sa passion pour le théâtre et le cinéma sont passés en revue, ponctués d’aphorismes, de dessins, de tableautins, de peintures et de photographies. Lui qui définissait la poésie comme un objet difficile à ramasser, a su cueillir les fruits qui s’offraient à lui, n’a pas laissé en friche ses talents polymorphes. « La vanité nous conseille d’envoyer notre pollen dans les étoiles », disait-il. L’originalité de cet ouvrage réside également dans la confrontation entre l’œuvre graphique et une création cinématographique qui apporta au cinéma son esthétique raffinée, friande de trucages. Contrairement à Paul Morand pour qui « le cinéma est l’art de la vitesse », Cocteau inaugure dans son film Le Testament d’Orphée l’« intervalle », suspendant ainsi à l’écran le cours du temps. « Le cinéma, dira-t-il, permet de montrer avec la rigueur du réalisme les phantasmes de l’irréalité ». Œuvre souvent accueillie à l’époque par des sarcasmes, elle apparaît aujourd’hui étincelante de virtuosité, fascinante par son univers plein « d’effrayants mystères ».

Francis Ramirez et Christian Rolot, Jean Cocteau, l’œil architecte, éd. ACR, 312 p., 350 ill., 580 F, ISBN 2-86770-139-2.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°524 du 1 mars 2001, avec le titre suivant : Jean Cocteau, l’œil architecte

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