Le patrimoine industriel

L'ŒIL

Le 1 mars 2001 - 226 mots

L’ouvrage d’Emmanuel de Roux s’attache à retracer deux siècles d’architecture industrielle. Toutes les problématiques liées à ces monuments de la mémoire ouvrière y sont exposées. Que doit-on en faire ? Doit-on les conserver, les modifier, pour quel usage ? Véritable prise de conscience d’un patrimoine en perdition, l’ouvrage superbement illustré veille à la reconsidération d’un bâti porteur d’une histoire et d’une mémoire sociale fortes. La polémique soulevée par la destruction possible des usines Renault à Boulogne-Billancourt est une très bonne illustration de l’intérêt nouveau que porte la France à ces bâtiments condamnés pour la plupart à la destruction. La protection assurée par l’inventaire est encore insuffisante et des pertes regrettables sont à souligner : destruction des Halles et des grands moulins de Paris. Tout en tirant la sonnette d’alarme, l’auteur souligne que patrimoine industriel et architecture contemporaine ont partie liée. Il n’y a qu’à regarder du côté de l’Angleterre avec la nouvelle Tate Modern qui réinvestit les bâtiments de la Bankside Power Station, une ancienne centrale électrique au fioul. La France commence à s’éveiller : la manufacture des Œillets à Ivry accueille des expositions,  les abattoirs de Toulouse se sont reconvertis en centre d’art. Ces exemples réussis doivent nous conduire à d’autant plus de vigilance.

Emmanuel de Roux, Le patrimoine industriel, photographies de Georges Fessy, éd. Scala, 272 p., 316 ill. couleur, 273 F, ISBN 2-86656-244-5.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°524 du 1 mars 2001, avec le titre suivant : Le patrimoine industriel

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