Eloge de l’individu

L'ŒIL

Le 1 mars 2001 - 228 mots

Le portrait « est une image représentant un ou plusieurs êtres humains qui ont réellement existé, peinte de manière à transmettre leurs traits individuels ». A partir de cette définition, l’historien et philosophe Tzvetan Todorov retrace la genèse d’une représentation picturale de l’individu. Si l’Antiquité nous livre quelques exemples, le portrait individuel tend à disparaître à partir du IVe siècle laissant la place aux représentations idéalisées de la Sainte Famille. La fin du Moyen Age voit l’éclosion de traités qui proclament « la dignité de l’homme ». Il est désormais possible de contempler une image sans verser dans l’idolâtrie. La Renaissance fait son lit de ce nouvel état d’esprit. Un souci inédit de vérité apparaît dans l’enluminure. Une attention particulière est portée aux saisons et à la lumière. Ainsi dans les Très riches Heures du duc de Berry de Paul de Limbourg tout est individualisé : l’espace, le temps, les personnes qui les habitent. La représentation fidèle du donateur ouvre la voie au portrait autonome dont le plus ancien exemple est celui de Jean le Bon en 1349. De nombreux peintres excellent bientôt dans l’art du portrait. Robert Campin, Jan Van Eyck, Rogier Van der Weyden portent le genre aux confins de la perfection.

Tzvetan Todorov, Eloge de l’individu, essai sur la peinture flamande de la Renaissance, éd. Adam Biro, 240 p., 100 ill., 390 F, ISBN 2-87660-289-X.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°524 du 1 mars 2001, avec le titre suivant : Eloge de l’individu

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