L’art de Paris

Par Adrien Goetz · L'ŒIL

Le 1 avril 2001 - 266 mots

Pour écrire un tel livre, un éditeur de bon sens aurait fait appel à 15 auteurs. Or, du Pilier des Nautes à la Bibliothèque de Perrault, l’enthousiasme de Jean-Marie Pérouse de Montclos ne faiblit jamais, ni son érudition, ni la clarté pédagogique qu’il déploie durant près de 700 pages. Unique architecte de ce livre-monument, il n’a rien négligé pour que sa cathédrale soit parfaite : bibliographie impeccable, développements brillants et stimulants. Pas un moment d’ennui, l’ouvrage se tient parfaitement et renouvelle la vision de monuments que l’on pensait bien connaître. Pérouse de Montclos déploie les fastes du gothique, enfourche l’époque baroque, se sent chez lui dans les hôtels particuliers du XVIIIe siècle, surfe sur le XIXe haussmannien, égratigne au passage Pompidou et « le président Giscard », jongle avec les artistes qui ont travaillé à Paris. Surtout, contrairement à toutes les apparences, il prouve que le sujet était neuf. L’art de Paris n’est pas une histoire de l’art à Paris, c’est l’étude de ce que Pérouse de Montclos nomme, dans sa préface, un champ magnétique. Les artistes dans la zone d’attraction de l’espace parisien ne sont pas tous nés dans la ville, certains n’y ont pas laissé leurs plus belles œuvres, mais tous ont collaboré à l’histoire de l’art de Paris, qui ne se réduit donc pas à celle de ses monuments et de ses jardins. Il faut saluer par ailleurs la qualité des 1000 photographies qui servent le propos, Notre-Dameet le Palais Garnier présentent leur nouvel état restauré, celui de l’an 2000.

Jean-Marie Pérouse de Montclos, L’art de Paris, éd. Mengès, 850 F, ISBN 2-8562-0420-1.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°525 du 1 avril 2001, avec le titre suivant : L’art de Paris

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