Derrière l’objectif

L'ŒIL

Le 1 mai 2001 - 250 mots

L’éditeur Lionel Hoëbeke nous avait habitués à des ouvrages écrits à quatre mains, celles d’un photographe et d’un écrivain. Doisneau fut souvent à l’honneur, associé aux plumes de Jacques Prévert, de Daniel Pennac ou de Cavanna. Willy Ronis, complice du grand Robert dans le légendaire Groupe des XV, a choisi de se défendre seul. Et de quoi un photographe peut-il le mieux parler, sinon de ses photos... Certaines sont très connues : le café de France à l’Isle-sur-la-Sorgue, les trois écoliers en pèlerines, le nu provençal, le petit bal de Joinville. Que savait-on de leur fabrication ? Y avait-il seulement d’autres vues sur la planche-contact ? Pourquoi Ronis avait-il choisi celle-ci plutôt que celle-là ? Autant de questions qu’il ne sera plus nécessaire de poser, puisque l’artiste a décidé de révéler tous ses secrets. Tous ? Il doit bien en rester, des insondables, des inavouables. Mais où serait le plaisir de la découverte si tout était révélé ? A travers les textes qui accompagnent les images, ce n’est pas seulement le geste du photographe qui, dans son apparente simplicité, semble tutoyer les mystères du hasard. C’est aussi une époque, 70 ans, que l’on parcourt avec lui, émerveillé par ce bonhomme au regard neuf comme au premier jour, prêt à succomber à l’enchantement, le temps d’un discret déclic. Puisse ce livre annoncer enfin la rétrospective, tant attendue, de l’un des grands auteurs de la photographie classique en noir et blanc.

- Willy Ronis, Derrière l’objectif, éd. Hoëbeke, 160 p., 148 F.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°526 du 1 mai 2001, avec le titre suivant : Derrière l’objectif

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