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Marika Bührmann, au cœur de l’humain

L'ŒIL

Le 1 mai 2001 - 245 mots

Je voudrais rencontrer quelqu’un, Posture n°7, Substance désirante... En eux-mêmes, les titres des œuvres de Marika Bührmann indiquent bien un champ d’expérience : le corps et ses vicissitudes. Mais ici, celui-ci ne sert pas de prétexte pour de fastidieuses interrogations sur l’intime comme on a coutume de le voir dans les galeries. Au contraire, l’engagement de Marika Bührmann plonge au cœur du problème de la représentation humaine telle qu’il s’est fixé en Occident. Comment est-il possible de transmettre une expérience, un rapport aux autres ou au monde ? Cette mise en doute du pouvoir d’inscription des sentiments s’opère chez cette jeune artiste à travers des performances et des situations qu’elle documente ensuite. A chaque fois surgit l’angoissante question d’un corps qui parfois échappe à tout contrôle, d’un corps qui sécrète ses propres envies, d’un amas de chair et d’os qui sert de pauvre véhicule à notre vie sociale. La parole mais aussi le désir constituent alors les deux pôles de son rapport à l’intime. D’un côté, la raison ; de l’autre, l’inconscient. Autant avouer que l’art de Marika Bührmann n’est pas de tout repos. Ainsi, dans les photographies des performances (1998 et 2000), elle se présente ligotée d’élastiques, réduite au silence, déambulant dans les rues de Paris. De même, Desire Specimen  consiste en une fiole de verre renfermant un désir que le public est invité à acquérir.

- PARIS, galerie Alain Gurtharc, 47, rue de Lappe, tél. 01 47 00 32 10, 12 mai-28 juin.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°526 du 1 mai 2001, avec le titre suivant : Marika Bührmann, au cœur de l’humain

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