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Un tableau peut en cacher un autre

L'ŒIL

Le 1 mai 2001 - 265 mots

Né le 31 décembre 1940, Imi Knoebel est un artiste singulier. Abstrait, marqué par le « monde sans objets » de Kasimir Malevitch et sa recherche sur la dématérialisation par la construction de formes pures que le Russe voulait voir s’épanouir dans un univers abstrait, purement formel, Knoebel a été également pendant de nombreuses années l’élève attentif de Joseph Beuys. Celui-ci fut son professeur à l’Académie de Düsseldorf et l’a influencé par sa manière toute personnelle de concevoir la matière comme le réservoir et le lieu de transformation des énergies. Maniant avec habileté ces deux pôles, Knoebel considère l’ensemble de ce que l’on nomme aujourd’hui « la tradition de l’art abstrait » (et tout ce qui a été peint en son nom), comme un matériau ou un vocabulaire de formes dans lequel il n’hésite pas à puiser en toute liberté. Fidèle à sa démarche, et pour sa première grande exposition à la galerie Ropac, à Paris, Knoebel montre un choix impressionnant de six grandes peintures, composées de panneaux de feuilles d’aluminium, de couleurs différentes, entièrement démontables et fixés au mur, mais dont les bords et les interstices laissent deviner de petites barres
de peinture, collées derrière, qui cachent un jeu subtil de couleurs, mais qui ne se révèlent au spectateur que discrètement. Elles nous font immédiatement penser à cette idée qui est à la base de son travail depuis bientôt 40 ans : « Attention, l’art abstrait n’est pas mort : toute peinture peut en cacher une autre ».

PARIS, galerie Thaddaeus Ropac, 7, rue Debelleyme, tél. 01 42 72 99 00, 3 mai–2 juin.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°526 du 1 mai 2001, avec le titre suivant : Un tableau peut en cacher un autre

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