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Philippe Favier, lecture feuilletée

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 mai 2001 - 260 mots

La pratique de la peinture sur verre a conduit tout naturellement Philippe Favier à jouer avec les qualités intrinsèques de ce matériau et notamment sa transparence. S’il fut un temps où il n’a exploité les effets de celle-ci qu’au travers d’une seule plaque de verre, il s’est inventé depuis quelques années un type d’objet qui en appelle à l’emploi de plusieurs, celui-ci étant présenté tantôt sur un socle, tantôt en suspension dans l’espace. Toutes de mêmes dimensions, mais de différentes épaisseurs, les peintures qu’il présente ce printemps à Genève sont l’occasion pour l’artiste d’accuser la complexité plastique de leur lecture en multipliant les jeux de recto et de verso, en brouillant le sens de lecture des mots et des images et en mêlant visuellement tel ou tel motif pour créer des situations d’une étonnante cocasserie. Ainsi de ce squelette dessiné sur une première plaque qui se trouve endosser des habits peints sur une seconde ; ainsi de ces inscriptions superposées aux noms inversés de Tarzan et de Michelangelo. Le principe de feuilletage qui règle cette nouvelle livraison entraîne une lecture à points de vue variables de l’œuvre, qui oblige le spectateur à tourner tout autour et à l’appréhender à travers toutes ses strates. Intitulée « J’ai tué Kissinger », cette nouvelle exposition de Favier confirme l’attrait de l’artiste pour une culture populaire dont il reprend les mythes, les figures, les signes et les formules dans des compositions fortes d’une dimension ironique, énigmatique et poétique.

- GENEVE, galerie Guy Bärtschi, rue Etienne-Dumont 2, tél. 41 22 310 0013, 5 avril-2 juin.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°526 du 1 mai 2001, avec le titre suivant : Philippe Favier, lecture feuilletée

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