musée

Le monde torturé de William Kentridge

L'ŒIL

Le 1 juin 2001 - 243 mots

Rare artiste sud africain de renommée internationale, William Kentridge ne cesse de surprendre par la beauté de ses œuvres qui oscillent entre satire et drame onirique. Pour sa première vaste rétrospective, le New Museum de New York propose un ensemble de travaux réalisés entre 1982 et 2000. Révélé au public dans les années 90, pour sa participation à la Documenta X (1997), William Kentridge réalise essentiellement des films d’animation à partir de dessins au fusain, assez proches de ceux de Max Beckmann, qu’il transforme lentement. Les sujets sont souvent directement issus du traumatisme de l’Apartheid ou de celui de l’Holocauste (comme dans Felix en Exil ou History of the main complaint). Dans chaque cas, les personnages investissent des paysages étranges, faits de vastes complexes industriels ou d’étendues sauvages. « Ma préoccupation depuis mes premiers travaux est d’interroger la dichotomie profonde qui existe aujourd’hui en chacun de nous », dit-il. Avec Stéréoscope (1998), un « héros », Soho Eckstein, se dédouble en deux personnages aux pensées et actes différents. Cela était aussi particulièrement visible dans une série de dessins sombres intitulé Ubu dit la vérité. Dernièrement, la rhétorique de Kentridge s’est faite moins grave, plus ouverte aux joies de l’existence. Constituée de 11 films d’animations, de près de 60 grands dessins et de deux sculptures, cette exposition démontre combien Kentridge fait désormais partie des grands artistes de notre temps.

- NEW YORK, New Museum, 583 Broadway, tél. 212 219 12 22, 2 juin-16 septembre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°527 du 1 juin 2001, avec le titre suivant : Le monde torturé de William Kentridge

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