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Ann Ryan, collages abstraits à Giverny

L'ŒIL

Le 1 juillet 2001 - 243 mots

Le Musée d’Art américain de Giverny consacre une exposition à une artiste méconnue de la scène new-yorkaise de l’après-guerre. C’est comme poète et romancière, tenant un restaurant bon marché sur la 4e rue à Manhattan, qu’Ann Ryan a rencontré les protagonistes de l’expressionnisme abstrait.
Sa recherche artistique commence en 1937, alors qu’elle est âgée de 48 ans. Tout d’abord marquée par le cubisme et le surréalisme, elle développe une peinture géométrique, tout en explorant le style biomorphe dans la gravure sur bois. L’infléchissement décisif de son évolution est donné par la visite de la première rétrospective américaine de Kurt Schwitters à la Pinacotheca Rose-Fries Gallery de New York, en 1948. L’œuvre de Ryan est vouée dès lors à construire une interprétation très personnelle du collage de Schwitters. Suivant le modèle du Merzbau, elle adopte des formats modestes et des matériaux trouvés, en créant de forts contrastes de textures. Chez Ryan, cependant, toute dimension de critique sociale est écartée. Les arrangements abstraits de couleurs sobres ou pastel, ton sur ton, laissent avant tout parler la vie tactile de la matière. L’artiste lie parfois ses surfaces de tissu, bois, papier, avec des parties peintes qui tempèrent la géométrie des compositions par un effet painterly. L’univers intimiste de Ryan est plus proche de Arp ou de Cornell que de la peinture
« à l’américaine » définie par Greenberg.

- GIVERNY, Musée d’Art américain, 99, rue Claude Monet, tél. 02 32 51 94 65, 10 juillet-2 septembre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°528 du 1 juillet 2001, avec le titre suivant : Ann Ryan, collages abstraits à Giverny

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