musée

Loiseau breton

L'ŒIL

Le 1 juillet 2001 - 261 mots

Gustave Loiseau (1865-1935) eut le tort d’être trop discret. « Je ne me reconnais qu’un mérite, celui d’être sincère, je travaille dans mon petit coin comme je peux et m’essaye à traduire de mon mieux l’impression que je reçois de la nature... ». Cette modestie et sans doute un manque d’ambition artistique lui ont valu, sinon de tomber dans l’oubli, du moins de rester dans l’ombre. Il fait pourtant une carrière honorable. Il expose régulièrement, notamment au Salon d’Automne, et son marchand n’est autre que Durand-Ruel. Mais l’histoire de l’art n’aime pas les retardataires, et Loiseau apprécie trop l’« impression » à une époque où la jeune garde a déjà supplanté les « pères » impressionnistes. « C’est surtout dans les notations proprement dites, dans les impressions traduites sur le coup que sa vision s’éclaircit : la couleur est fine, harmonieuse », écrit un critique en 1891. Ces qualités font le charme des paysages qu’il peint en Ile-de-France, en Normandie, puis en Bretagne à partir de 1890. A Pont-Aven, il fréquente les peintres de la pension Gloanec, se lie d’amitié avec Maxime Maufra et Henry Moret, rencontre Paul Gauguin qui  lui offre une toile. Mais le synthétisme le rebute. Ce n’est que bien plus tard, dans la longue suite de natures mortes peintes entre 1922 et 1928, qu’il en applique les principes. Parallèlement, du haut de sa chambre d’hôtel, il peint le spectacle de la rue, décliné en séries, suivant les heures du jour.

- PONT-AVEN, Musée, place de l’Hôtel de Ville, tél. 02 98 06 14 43, 30 juin-1er octobre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°528 du 1 juillet 2001, avec le titre suivant : Loiseau breton

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