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Images de rues

Par Bénédicte Ramade · L'ŒIL

Le 1 décembre 2001 - 244 mots

On qualifie volontiers les œuvres de Robert Frank, William Klein, Diane Arbus, Leonard Freed et Louis Faurer de « photographies du réel ». Directes, sans faux-semblants, elles ont cet aspect « bougé » d’un cliché pris sans préméditation. Des rues du Lower East Side aux ghettos de Harlem, New York a constitué pour les neufs photographes réunis à Nantes un réservoir inépuisable d’images. Helen Levitt (L’Œil n°529) ou Bruce Davidson se sont attaché à des communautés qu’ils n’ont eu de cesse d’observer. Toujours dignes, les clichés de cette école de photographie new-yorkaise, qu’on qualifie de « Street photography », ont su capter avec sensibilité mais sans sensiblerie les dysfonctionnements de l’Amérique clinquante et optimiste d’après-guerre. Dans la quarantaine de clichés rassemblés pour l’occasion, se mêlent des images dénuées de préjugés moraux de marginaux, à d’autres plus évidentes, teintées de bons sentiments. Reste l’incroyable vitalité des décadrages, du grain flou et contrasté, des images désordonnées qui font écho à la vitalité ou la violence des scènes croisées au hasard des rues. Ces œuvres ont formé une tradition, celle d’une réelle responsabilité du regard à travers une prise de vue directe et sans concession, tradition qui a nourri à son tour l’expérience de Nan Goldin (L’Œil n°530), dont une version de Ballad of sexual indendepency sera présentée comme le pendant contemporain de la vision dissidente de ces aînés.

- NANTES, Musée des Beaux-Arts, 10, rue Georges Clémenceau, tél. 02 40 41 65 65, 30 novembre-11 février.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°532 du 1 décembre 2001, avec le titre suivant : Images de rues

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