Musée

La modernité selon Malraux

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 décembre 2001 - 246 mots

Il y a quelques années, Jean-François Lyotard (L’Œil n°483), l’un des derniers biographes de Malraux, nous avait confié que ce qui animait ce dernier au plus profond de lui-même « c’était de laisser une trace dans le ressassement de l’histoire, une trace qui puisse lui échapper ». Et le philosophe de préciser : « L’homme avait un irrésistible besoin de paraître. Il pouvait pasticher ce besoin, mais une idée très puissante de la gloire persistait ». Peut-on imaginer attitude plus romantique ? Romantique, la vie d’André Malraux l’est en effet, ponctuée de tous les combats qui furent les siens. Des combats d’avant-garde qui le menèrent sur tous les fronts, politique, littéraire ou artistique.
Né en 1901, mort à l’âge de 75 ans, l’auteur de La Condition humaine fait partie de cette race d’individus dont les actes sont, selon Lyotard, « signés comme ses écrits ». C’est dire le caractère extrême, voire extrémiste, de ses engagements. Le romantisme, chez lui, est une façon d’avancer parce qu’il ne le conçoit que dans sa dimension prospective. Dans cette qualité de phare dont témoigne son fameux Musée imaginaire et ce que celui-ci propose d’une « psychologie de l’art », comme l’a qualifié lui-même Malraux, véritable prescience de l’idée d’interdisciplinarité, voire d’une vision mondialiste avant l’heure. Romantique, certes, mais irrésistiblement moderne, comme le montre cette exposition du centenaire conçue par Solange Thierry.

- PARIS, Musée de la Vie romantique, 16, rue Chaptal, tél. 01 48 74 95 38, 20 novembre-24 mars.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°532 du 1 décembre 2001, avec le titre suivant : La modernité selon Malraux

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