musée

Fabrice Gygi, approche graphique

L'ŒIL

Le 1 décembre 2001 - 354 mots

Fabrice Gygi, artiste suisse né à Genève en 1965, est essentiellement connu au travers de ses installations (L’Œil n°517). Qu’elles s’intitulent Airbag Generation, Tribunal ou Tente polyvalente, elles explorent généralement les symboles de l’autorité et du secours, de la violence et du spectacle, de la commémoration et de la révolte. Leur dynamique consiste « à faire de l’objet un emblème, à intégrer le lieu (d’exposition) à la société et à renvoyer le spectateur à sa condition de citoyen », précise le commissaire de l’exposition Christophe Chérix. Ce n’est pourtant pas cet aspect de son œuvre que le Cabinet des estampes a choisi de mettre en lumière. Il s’agit a contrario de ses créations graphiques. Linogravures, dessins et sérigraphies sont les témoins privilégiés de ses débuts, lorsqu’à l’âge de 17-18 ans il se lance dans l’édition de petits livres et l’impression de planches gravées. Son attrait pour le dessin passe tout d’abord par les tatouages qu’il réalise sur son propre corps entre 11 et 15 ans. Son enfance difficile, sa rébellion s’accordent mal avec son ambition de devenir un jour bijoutier. Après deux ans passés en maison de rééducation par le travail, où il se familiarise avec la peinture et l’aquarelle, il rejoint le Centre genevois de Gravure contemporaine. Il y réalise les grandes linogravures des débuts, puis c’est l’Ecole des Arts décoratifs où il se rapproche de la bande dessinée (histoire de Platypus) et enfin les Beaux-Arts (1984-90). S’il se tourne vers la lino, c’est parce qu’il n’arrive pas à considérer sérieusement le dessin, ni même à le conserver : « J’aimais la qualité imprimée de la gravure, la mise à distance qu’elle impliquait. Pour moi, un dessin était tout au plus une ébauche de gravure. J’ai d’ailleurs rapidement utilisé la lino comme une manière de gommer le dessin. Tu fais ton croquis au crayon sur la planche, tu l’affines avec un feutre, puis tu le finalises en le gravant. Une fois imprimé, toute trace manuelle a disparu ». Une production surprenante à l’image de son parcours atypique.

- GENEVE, Cabinet des estampes, 10, rue des Vieux-Grenadiers, tél. 022/418 27 70, 4 novembre-6 janvier.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°532 du 1 décembre 2001, avec le titre suivant : Fabrice Gygi, approche graphique

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