musée

Les atmosphères d’Aelbert Cuyp

L'ŒIL

Le 1 février 2002 - 266 mots

La rétrospective consacrée à l’œuvre d’Aelbert Cuyp (1620-1691) à la National Gallery de Londres est un véritable événement. Si l’on connaît de lui des portraits, des natures mortes, des scènes bibliques et mythologiques, il demeure surtout le peintre des paysages. Le nom de Vermeer est synonyme d’intérieurs veloutés, celui de Cuyp est lié à des forêts éclairées par la lune, à des fleuves chargés de vaisseaux, à l’étude des reflets de la lumière sur la surface mobile de l’eau comme dans La Meuse à Dordrecht prêtée par la National Gallery de Washington. Paysages sans mystère ni récit, d’une désarmante simplicité avec leurs bords de rivières, leurs marines, leurs dégradés de nuages, cette sélection de 43 tableaux et 27 dessins explore un univers révélateur de l’âge d’or de la peinture hollandaise. Les œuvres entre 1639 et 1645 sont marquées de l’influence de Van Goyen avec des tons de verts, de bruns, et d’empâtements dorés. C’est vers 1650 que le style de Cuyp s’affirme de façon plus personnelle dans ses vues de Dordrecht saturées de lumière chaude et de brume. Même s’il n’est sans doute jamais allé en Italie, il représente des paysages idéalisés à la mode italianisante et incarne les tendances « nouvelles vagues » du siècle. Sa lumière jaune omniprésente ne permet pas d’identifier clairement l’heure de l’action et le paysage n’est plus néerlandais, ni italien, ni même antique. Eclairé dans un rayonnement immatériel et solaire qui dépasse le réalisme, le travail de Cuyp n’est pas sans rappeler la poésie de Claude Lorrain.

- LONDRES, National Gallery, Trafalgar Square, tél. 020 7747 2885, 13 février-12 mai.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°533 du 1 février 2002, avec le titre suivant : Les atmosphères d’Aelbert Cuyp

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