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Les Médicis et le pouvoir des fleurs

L'ŒIL

Le 1 avril 2002 - 239 mots

Les Médicis auraient pu formuler avant Robert Filliou l’aphorisme selon lequel « l’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art ». Curieux de tout, les premiers mécènes de la dynastie ont fait de la botanique – certes moins que de l’architecture – un terrain d’investigation propre à glorifier Florence, vitrine de leur grand goût autant que de leur rayonnement et sur laquelle ils ont exercé une mainmise politique du XVe au XVIIIe siècle. « The Flowering of Florence, Botanical Art for the Medici », exposition présentée à la National Gallery de Washington, explore l’impulsion donnée par les Médicis à cet « art botanique », décliné ici en quelque 70 pièces (peintures, dessins sur vélin ou papier, manuscrits, livres, mais aussi mosaïques de pierres semi-précieuses et textiles). Ainsi, d’une Vierge à l’Enfant de Domenico Veneziano (vers 1445), où un arrière-plan de roses rouges et blanches signifie le sacrifice futur du Christ et la pureté de Marie, aux illustrations de la flore du Nouveau Monde commandées respectivement par François et Ferdinand Ier de Médicis à Jacopo Ligozzi (1547-1626) et Daniel Froeschl, jusqu’aux bouquets de fleurs de Giovanna Garzoni et aux natures mortes de Bartolomeo Bimbi que commanderont les derniers ducs de Médicis aux XVIIe et XVIIIe siècles, peut-on mesurer l’évolution du motif floral jusqu’à l’émancipation de la nature morte en un genre propre.

- WASHINGTON, National Gallery of Art, Constitution Avenue, tél. 202 737 4215, 3 mars-27 mai.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°535 du 1 avril 2002, avec le titre suivant : Les Médicis et le pouvoir des fleurs

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