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Giacometti, l’œuvre intime

L'ŒIL

Le 1 avril 2002 - 264 mots

Le 3 décembre 1955, Alberto Giacometti, en proie à l’angoisse, écrivait ces quelques mots sur le portrait même d’Elizabeth Sainsbury, la fille de ses collectionneurs : « Comme vous voyez, tous ces dessins sont ratés et les autres que j’ai faits aussi, je le regrette beaucoup mais on va recommencer. En ce moment, je ne peux absolument pas dessiner. » Cette œuvre attachante fait partie de la prestigieuse collection de Robert et Lisa Sainsbury, qui sort pour la première fois d’Angleterre afin d’être présentée à la Fondation de l’Hermitage. L’ensemble, qui compte une trentaine d’œuvres, est complété par plus de 80 pièces provenant de collections privées et publiques européennes et américaines. Les sculptures, dessins et toiles datent pour l’essentiel des années 40, 50 et 60, époque durant laquelle Giacometti décide de retravailler d’après nature et en revient au modèle posant dans l’atelier. « Travaillant d’après le personnage vivant et cela avec presque frayeur, j’arrivais, si j’insistais un peu, à voir à peu près le crâne à travers... », confie-t-il. C’est en 1949 que le couple d’Anglais se porte acquéreur des deux premières œuvres de Giacometti (Diego assis, 1948 et l’Autoportrait de 1935) par l’entremise de Pierre Lœb, le célèbre galeriste parisien. La rencontre avec l’artiste marque le début d’une grande amitié constellée d’acquisitions, dont le Cavalier (dessin de 1950, présenté en parallèle avec un bronze de cheval de 1951) ou la majestueuse Femme debout (bronze de 1958-59).

- LAUSANNE, Fondation de l’Hermitage, 2, route du Signal, case postale, tél. 41 21 320 50 01, 1er février-12 mai, cat. éd. Fondation de l’Hermitage, 180 p.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°535 du 1 avril 2002, avec le titre suivant : Giacometti, l’œuvre intime

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