musée

Turner, le génie et la gloire

L'ŒIL

Le 1 avril 2002 - 248 mots

Romantique, visionnaire, précurseur de l’impressionnisme, c’est ainsi que William Turner (1775-1851) est perçu du grand public. Cette exposition rétrospective, la première sur le continent depuis longtemps, donnera une vision plus complexe. Car Turner ne fut jamais un peintre « maudit », bien au contraire. Fils d’un barbier de Londres, il fait des études artistiques classiques, voyage à travers le Pays de Galles et le Kent d’où il ramène des paysages pittoresques, perfectionne sa technique de l’aquarelle, genre alors très en vogue en Angleterre, auprès de Thomas Girtin. Il expose tous les ans à la Royal Academy, dont il devient membre en 1802, jouit d’une solide notoriété et d’un mécénat régulier. Si les voyages d’études et le fameux Grand tour sont alors la règle pour de nombreux artistes, Turner est un voyageur infatigable. Il sillonne la France, la Belgique, les Pays-Bas, l’Italie, la Suisse, d’où il ramène quantité de carnets de croquis et d’aquarelles qui, de retour à l’atelier, lui servent à élaborer ses tableaux. Les modèles initiaux de Turner sont le paysage classique, en particulier Claude Lorrain, et le paysage hollandais. Mais il transcende progressivement ses modèles à travers d’audacieuses recherches de forme, de couleur et de matière, transposant dans le tableau les possibilités lumineuses de l’aquarelle. Ces œuvres géniales, qui le mènent au seuil de l’abstraction, déconcertent ses contemporains, y compris son admirateur John Ruskin, mais ne l’empêcheront pas de mourir comblé d’honneurs.

- ZURICH, Kunsthaus, Heimplatz 1, tél. 41 1 253 84 84, 1er février-26 mai.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°535 du 1 avril 2002, avec le titre suivant : Turner, le génie et la gloire

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