musée

Terre cuite à l’italienne

L'ŒIL

Le 1 avril 2002 - 193 mots

Que pense la terre dans laquelle le sculpteur renaissant Donatello pétrit un Portrait de saint Georges ? La terre qui servit de matière première à Canova (1757-1822) pour modeler une Marie pénitente ? Elle pense : on m’abîme, on m’insulte, on me boudine, on me moule, je suis cuite. Cette terre est idiote ; un vrai bleu en matière d’art. Eluard nous avait prévenu : « la terre est bleue comme une orange ». En effet c’est bleue que Donatello commandait sa terre, fraîche et sanguine comme une orange. Ainsi elle est parfaite pour un moulage en plâtre. Car avant de défier le marbre et après les premières idées jetées sur une feuille, il arrivait qu’il réalisât cinq ou six sculptures en terres cuites. Et il en était de  même pour Ghiberti, Giambologna, Verrocchio ou Le Bernin. L’exposition « Earth and Fire : les terres cuites de Donatello à Canova » présente les différentes étapes qui ont conduit aux plus grands chefs-d’œuvre italiens ; pays qui a fait de la terre cuite une forme artistique privilégiée.

- LONDRES, Victoria and Albert Museum, Cromwell Road, South Kensington, tél. 20 7942 2501, 14 mars-7 juillet.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°535 du 1 avril 2002, avec le titre suivant : Terre cuite à l’italienne

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