Matisse

Par Manou Farine · L'ŒIL

Le 1 avril 2002 - 258 mots

On connaît bien les vitraux de la Chapelle du Rosaire à Vence exécutés par Matisse. On connaît moins leur première version, réalisée entre juin et octobre 1948, et partiellement reprise pour l’école maternelle du Cateau en 1951. Ce projet pour lequel Matisse se fit maître verrier et architecte donne à René Percheron l’occasion de traverser son œuvre par le prisme de l’architecture et des liens qu’il tissa avec elle. Malgré la foison de détails et l’indéniable qualité des illustrations réunissant quelques-unes des plus belles œuvres du maître, on aurait aimé une approche un peu moins descriptive, moins factuelle, une pointe de distance qui aurait accordé à l’ouvrage (de poids) davantage d’ampleur. Mais la petite histoire reste passionnante, et l’auteur mène le lecteur pas à pas, jour après jour, au cœur de l’œuvre. Partant de La Danse (1931), première intégration d’un grand décor coloré à l’architecture, il trace une ligne passant par la Chapelle de Vence pour aboutir au Cateau, qu’il présente comme l’accomplissement synthétique de l’œuvre matissienne. Leur étude exhaustive relayée par une foule de documents, correspondances et témoignages d’âpres discussions, révèle l’investissement de Matisse dans les aspects purement architecturaux de ces deux derniers projets. Cette orientation associée à l’exploration obstinée de la couleur et du dessin, à la technique de la gouache découpée, puis à celle du vitrail, semble mener finalement au Cateau, à une harmonie de couleur et de lumière à laquelle la totalité de l’architecture viendrait se soumettre.

- René Percheron, Christian Bronder, Matisse, éd. Citadelles & Mazenod, 384 p., 139 e jusqu’au 30 avril.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°535 du 1 avril 2002, avec le titre suivant : Matisse

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