galerie

Demerle, sylvestres déambulations

L'ŒIL

Le 1 juin 2002 - 211 mots

« Depuis deux ans, je travaille essentiellement dans les marécages et les forêts gigantesques du Nord-Est de l’Allemagne. Plusieurs mois par an, j’erre seul et en silence, m’y perds souvent et ne m’arrête que quand la présence (l’ambiance) d’un site m’impressionne, m’inquiète ». Ainsi Yannick Demerle décrit-il une démarche dont le résultat semble assez proche de certaines des œuvres récentes de Thomas Struth. Démarche, donc, sans doute plaisante à vivre. Et riche d’enseignements, n’en doutons pas. Mais comment traduire en images ce qui, justement, fait tout le charme de ces sylvestres déambulations – l’odeur d’humus des sous-bois, l’humidité de l’air dans la chaleur des étés d’Europe centrale, le bourdonnement des insectes, et ce silence que voudrait nous faire partager Demerle, mais que tout véritable amoureux de la nature ignore, attentif justement aux sons les plus infimes, craquements de brindilles, chants d’oiseaux, vent dans les hautes branches... Traduire tout cela par la photographie ? Belle gageure... La reproduction, forcément subjective, d’une nature trop riche pour se laisser piéger se trouve très tôt confrontée à ses propres limites. A moins qu’elle soit l’œuvre de la caméra-pinceau d’un Ansel Adams. Ce que tout le monde n’est pas...

- PARIS, galerie Aline Vidal, 70, rue Bonaparte, tél. 01 43 26 08 68, 23 mai-13 juillet.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°537 du 1 juin 2002, avec le titre suivant : Demerle, sylvestres déambulations

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