Quelques conseils pour acheter, avec Sam Stourdzé, responsable de la Galerie 14/16 Verneuil

L'ŒIL

Le 1 novembre 2002 - 436 mots

Y a-t-il une évolution dans la manière de collectionner ?
Il y a désormais de nombreux collectionneurs d’images qui se réjouissent tout autant d’un tirage anonyme que de celui d’un grand maître. Il y a de plus en plus d’intérêt porté à la photographie d’amateurs. Maintenant, quand on parcourt de grandes collections,
il n’est pas rare de voir ces images... Là c’est l’image qui prime par rapport au tirage et à l’artiste.

Avez-vous quelques conseils à donner ?
Pour ceux qui privilégient les tirages, je leur donnerais surtout comme conseil de bien les regarder, les comparer quand cela est possible. Le terme de vintage est plus utilisé pour une période qui court de 1920 à 1970. Pour le XIXe, on s’intéressera plus à la technique du tirage (albuminé ou tirage salé par exemple). Pour la photographie contemporaine, la notion de vintage n’a pas encore lieu d’être. Apprendre ce vocabulaire est le premier pas pour collectionner. C’est surtout en voyant, en comparant les tirages que l’on se fait une culture et que l’on peut faire ses premiers pas dans la collection de photos.

Peut-on encore faire de bonnes affaires ?
Cela fait quelques années que je le dis... Il suffit de se pencher sur l’histoire de la photographie et d’extrapoler le marché. Il y a vraiment deux marchés différents : la photographie ancienne et moderne, du XIXe aux années 70. Et il y a la photographie contemporaine qui se rattache plus au marché de l’art contemporain qu’à celui de la photographie. Ce sont deux mécanismes différents. Pour ce qui est de la photographie ancienne et moderne, qui est plus mon domaine de prédilection, ce qui a explosé en premier c’est la photographie des années 20 et 30, les avant-gardes et les surréalistes. C’est logique, car cette photographie était assez proche de la peinture et attirait les collectionneurs de peinture. Aujourd’hui, c’est très cher et il est difficile de faire des affaires... Enfin pour la photo du XIXe siècle, la première vente Jammes à Londres en 1999 a vraiment marqué ce marché, et depuis, des photographes comme Gustave Le Gray détiennent de nombreux records. Mais il y a encore tout de même quelques affaires à faire si l’on oublie les grandes vedettes. Que reste-t-il donc ? Toute la photographie d’après-guerre ! Disons à partir des années 40 avec l’école américaine, que l’on appelle la New York School of Photography, et jusqu’à 1960 où l’on trouve des artistes comme Weegee, Louis Faurer, Lisette Model, Leon Levinstein, ou des gens encore moins connus mais très importants comme Dan Weiner ou en France les photographes humanistes Marcel Bovis, Edouard Boubat ou Izis.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°541 du 1 novembre 2002, avec le titre suivant : Quelques conseils pour acheter, avec Sam Stourdzé, responsable de la Galerie 14/16 Verneuil

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque