centre d’art

Louise Barbu, tailleur d’espaces

L'ŒIL

Le 1 novembre 2002 - 235 mots

« C’est le monde végétal qui m’a conduit par son exubérance, sa fantaisie, son organisation merveilleuse dans l’imprévu, à la peinture. Au début, il s’agissait de collages des plus humbles végétaux disposés par affinité sur la toile dans un espace cosmique ». Depuis ses débuts, Louise Barbu a suivi une prodigieuse évolution au cours des trente années de peinture que présente l’exposition. Son œuvre s’inscrit dans la lignée de l’abstraction « biomorphique » issue de Hans Arp, et trahit des ascendances diverses : Georgia O’Keefe, la peinture métaphysique, Fernand Léger pour le dynamisme des contrastes activés par l’usage du noir, et jusqu’au Caravage pour la brutalité dramatique du clair-obscur. C’est donc une peinture abondamment nourrie, et qui pourtant sidère comme l’apparition d’un monde nouveau. Cela tient au pouvoir hallucinatoire de formes en apesanteur, découpées en arêtes vives (l’artiste se dit « tailleur d’espaces »), dont les combinaisons sans cesse renouvelées forment autant de « paysages » ni terrestres ni lunaires, mais mentaux. La plasticité « virulente » résulte de la tension entre la surface affirmée et la suggestion de volumes, et du travail de la couleur : crue et sophistiquée, portée à incandescence par la présence de zones noires et blanches. Mais rien n’explique comment Louise Barbu confère à cet univers immatériel et vivant, la sublimité d’une pureté intacte.

- ARRAS, Centre Noroît, 6, rue des Capucins, tél. 03 21 71 30 12, 5 octobre-17 novembre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°541 du 1 novembre 2002, avec le titre suivant : Louise Barbu, tailleur d’espaces

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