Où se cache la mode ?

L'ŒIL

Le 1 mai 2002 - 392 mots

A l’heure où nous mettons sous presse, nous ne connaissons toujours pas l’identité de celui qui administrera les destinées de la culture au sein du nouveau gouvernement mais, en revanche, nous savons déjà que c’est l’artiste Jean-Marc Bustamante qui représentera la France à la prochaine biennale d’art contemporain de Venise en 2003. Un rôle d’ambassadeur qui, le temps d’un événement, a parfois autant d’importance que celui d’un ministre de la culture si le projet proposé parvient à faire la différence avec ceux des autres pays. Alors, choix attendu ou non dans cette nomination ? Et surtout, succès assuré ? Il n’est pas facile de trancher mais il est vrai que les prestations très remarquées de Fabrice Hybert et Pierre Huyghe lors de précédentes éditions laissent évidemment présager de l’importance d’un travail in situ dans le pavillon. Il nous reste donc à espérer que Jean-Marc Bustamante donne le meilleur de lui-même et ne tombe pas dans la facilité de la classique exposition de photographies, pourtant si courues chez nombre de collectionneurs privés de l’hexagone.Par ailleurs, la chronique mondaine n’existant pas dans la revue L’Œil, je me devais tout de même de faire savoir à nos lecteurs que l’artiste américain Jeff Koons s’est vu remettre à la mi-avril la Légion d’Honneur des mains de Jean-Jacques Aillagon, pour l’heure encore président du Centre Pompidou, dans l’un des bastions de l’homme d’affaires et collectionneur François Pinault, à savoir la maison de vente Christie’s. Sans commentaire...
Une fois ces considérations d’ordre événementiel abordées, revenons plutôt à l’axe éditorial de ce numéro : la mode. En lançant cette question de savoir où se trouve la mode aujourd’hui, mais aussi depuis que cette terminologie a vu le jour, L’Œil a souhaité d’emblée se positionner dans le champ de la création appréhendé dans son ensemble et non pas uniquement du point de vue strict des arts plastiques. Il ne s’agit pas d’un énième dossier sur la relation art et mode, considérant que la mode fait partie intégrante des arts, mais d’une réflexion singulière sur des aspects bien particuliers de ce territoire. Il est donc autant question d’objets que d’images, de concepts que de représentations pour parler d’un domaine bien souvent réduit à de simples icônes publicitaires.
Et de montrer que la société du spectacle se loge parfois plus dans certaines cérémonies à priori officielles que dans des défilés jugés provocateurs.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°536 du 1 mai 2002, avec le titre suivant : Où se cache la mode ?

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