ouverture

La fondation Sandretto s’agrandit

L'ŒIL

Le 1 septembre 2002 - 527 mots

En 1997, la fondation Sandretto Re Rebaudengo pour l’art, créée à l’initiative de Patrizia Sandretto Re Rebaudengo, fille de l’industriel du même nom, prenait possession de son premier lieu d’exposition à Guarene d’Alba (Coni) dans un palais du XVIIIe siècle. La collection, commencée en 1992, essentiellement centrée sur l’art anglais et américain, le jeune art italien et la création au féminin, était présentée auparavant dans différentes manifestations en Italie et à l’étranger. Les espaces de l’édifice historique, restaurés et rénovés, furent désormais consacrés aux expositions internationales, à la présentation de films, de livres, à des débats, des conférences, ainsi qu’à la remise du prix Région Piémont. Le Palais accueillait ainsi en avril dernier une exposition intitulée « Self in material conscience », organisée par le Frac Paca, sur le thème du Grand Tour. L’on pouvait y voir entre autres, des œuvres de Sophie Calle, Philippe Ramette, Tatiana Trouvé, portant sur l’introspection, l’expérience de soi. Cependant, la distribution intérieure des lieux, complexe et inadaptée à l’art contemporain, sa localisation à une heure de route de Turin, ne pouvait servir les ambitions de la présidente de la fondation, désireuse de faire connaître à un public plus large les tendances actuelles de l’art contemporain. Turin, qui accueille déjà la jeune biennale Big Torino et propose au Castello di Rivoli des expositions prestigieuses semblait plus approprié.
C’est dans le quartier San Paolo, sur une zone précédemment industrielle que s’élève désormais le nouveau Centre d’Art contemporain. Le projet, élaboré en collaboration avec la Finpiemonte, a été également financé par les fonds européens. Après un appel d’offres international, la conception architecturale a été confiée à l’agence SB Tiez & Partners, en la personne de l’architecte d’origine milanese Claudio Silvestrini. Pour lui, le bâtiment « se présente à la ville sous une forme longitudinale et silencieuse rappelant l’être intemporel de l’architecture simple, claire, rigoureuse ». Véritable « white cube », l’espace vaste, épuré, ne révolutionne pas l’architecture muséale, mais se distingue par sa neutralité, son caractère essentiel, dépourvu de superflu, et son aspect pratique permettant de gérer au mieux les différentes opérations d’un centre d’expositions, des transport et installation des œuvres à un parcours simplifié pour le public. D’une superficie de 3 500 m2, dont plus de 1 000 prévus comme espace d’exposition, il possède en outre une salle vidéo de 150 m2 et une zone de la même surface consacrée aux ateliers pédagogiques. L’édifice est également doté d’un auditorium de 150 places assises, d’une salle internet, d’une librairie, un restaurant et une cafétéria conçue par l’artiste Rudolf Stingel. L’idée étant d’offrir à la ville de Turin, un centre pour l’art contemporain pouvant rivaliser avec les Kunsthallen allemandes et les centres d’art contemporain français.
L’exposition inaugurale, « Exit, Géographies de la nouvelle créativité italienne », organisée par Francesco Bonami, le directeur artistique de la Fondation, présente les productions de 60 jeunes artistes italiens dont Nicoletta Agostini, Marco De Luca, Alessandro Pessoli, Diego Perrone... Les nouveaux protagonistes de la scène artistique nationale sont invités à se mesurer et à dialoguer avec les recherches internationales et les paramètres étrangers.

- TURIN, Fondation Sandretto Re Rebaudengo, 16, via Modane, tél. 39 011 19831600, ouverture le 18 septembre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°539 du 1 septembre 2002, avec le titre suivant : La fondation Sandretto s’agrandit

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque