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Kirchner : liberté graphique

L'ŒIL

Le 1 septembre 2002 - 255 mots

Ernst Ludwig Kirchner (1880-1938) est l’une des principales figures de l’expressionnisme allemand.
A Dresde en 1905, avec Erich Heckel et Karl Schmidt-Rottluf, il devient le fondateur du mouvement Die Brücke (Le Pont). Il se tourne vers l’art allemand du Moyen Age et de la Renaissance, et notamment vers la vieille tradition de gravure sur bois dans son expression populaire du XVe siècle. Pour Kirchner et ses amis de Die Brücke, la gravure sur bois est un médium de prédilection.
Ses caractéristiques – tailles franches et abruptes, contrastes incandescents du blanc et du noir, simplification des motifs – déterminent en grande partie leur esthétique picturale. Marqué par les exemples d’Edward Munch et de l’estampe japonaise, mais aussi par les arts africains et océaniens, Kirchner réduit son graphisme à une sorte de « hiéroglyphe expressif ». Pendant la période de Dresde, son thème de prédilection est le nu en plein air, emblématique de l’aspiration primitiviste du premier expressionnisme. Puis, après son installation à Berlin en 1911, ce sont les thèmes urbains qui dominent, traités dans un style anguleux et agressif.
Ses dessins sont d’une extrême liberté, plus elliptiques encore que les gravures. L’espace naturaliste y est préservé, mais sans aucun souci de la profondeur ni du volume.
Les contours des corps et des objets sont fortement marqués et les couleurs « crayonnées » ne sont que des indications. Bien souvent, ils semblent n’être qu’une idée hâtivement jetée sur le papier en toute spontanéité.

- winterthur, Kunstmuseum, St Alban-Graben 16, tél. 61 206 62 62, 8 mai-3 novembre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°539 du 1 septembre 2002, avec le titre suivant : Kirchner : liberté graphique

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