musée

Sous les peintures de la Renaissance

L'ŒIL

Le 1 décembre 2002 - 260 mots

A l’instar de la chanson qui demandait « qu’y a-t-il à l’intérieur d’une noix », on peut désormais poser la question « quelles sont les scènes qui dorment sous la surface des toiles » ? Grâce à un système sophistiqué, les ateliers scientifiques de la National Gallery de Londres se sont lancés dans une véritable enquête sur les esquisses de la Renaissance demeurées depuis des siècles à l’abri des regards sous l’huile qui les protège et les cache. La méthode s’appuie sur un examen à l’infra-rouge qui rend visibles les couches dissimulées et dont les données sont enregistrées en images digitales. Les images découvertes sont ensuite analysées et imprimées pour être montrées au public. Une vingtaine de peintures révèlent ainsi leurs dessous, et l’on peut s’interroger longuement sur la main – celle de l’artiste, celle de ses élèves ? – qui a tracé les dessins préliminaires de L’Adoration des Mages de Bruegel, de la Montée au Calvaire de Raphaël, du Christ prenant congé de sa mère d’Altdorfer ou d’autres œuvres de Pontormo, Cranach, Giorgione ou Carlo Crivelli. Le résultat, il va sans dire, est le plus souvent étonnant. Le commentaire qui accompagne l’exposition de ces images révélées pour la première fois analyse le rôle clef de l’esquisse dans le processus créatif, son transfert du dessin sur papier à la toile, son style et le matériau qu’elle utilise. Bref, c’est tout un univers insoupçonné qui surgit derrière la façade connue de chefs-d’œuvre des XVe et XVIe siècles.

LONDRES, National Gallery, Trafalgar square, tél. 00 44 207 747 2885, jusqu’au 16 février.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°542 du 1 décembre 2002, avec le titre suivant : Sous les peintures de la Renaissance

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