Une terrine à la tête de chou mise à l’honneur

Par Marie Maertens · L'ŒIL

Le 1 décembre 2002 - 381 mots

Pour sa 47e édition, Kunst-Messe, la doyenne allemande des foires d’antiquaires regroupe 110 galeries européennes et accorde cette année une attention particulière à la porcelaine. Preuve en est l’exposition d’une trentaine de pièces majeures asiatiques et européennes provenant de la collection du Staatliche Kunstsammlungen de Dresde. Ou encore le choix des œuvres parmi lesquelles cette ravissante et quelque peu kitchissime terrine du XVIIIe en forme de chou. Sorte de trompe-l’œil à taille réelle en faïence manufacturée par Philippe Mombaers et Jacques Artoisenet, c’est l’une des découvertes de la foire, présentée par la galerie Esch (Düsseldorf). La galerie Henrich (Munich) a sélectionné une coupe en argent plaqué or, signée du maître Leser, qui était en activité dans le Sud de l’Allemagne à la fin du XVIIe, et une théière en argent des alentours de 1740, estampillée du mystérieux maître aux trois étoiles... Mais il ne sera pas question uniquement de vaisselle et l’on pourra aussi admirer une Nature morte au perroquet de Cornelis de Heem ou Le Retour de la kermesse de Pierre Brueghel le Jeune chez de Jonckheere. A découvrir comme autre paysage, un étang au clair de lune de 1850 de Corot, ou encore une Vue du village d’Astrani, près d’Amalfi, de 1834 de Léo von Klenze à la galerie Bühler (Stuttgart).
Arnoldi-Livie (Munich) dévoile un dessin de Boucher datant de 1736, La Diseuse de bonne aventure, qui fut l’une des œuvres préparatoires pour la série de tapisseries Les Fêtes de village à l'Italienne, exposée au Metropolitan de New York. On pourra encore se laisser séduire à la galerie Decker (Francfort) par une huile sur cuivre vénitienne des environs de 1600 représentant une Madone avec enfant ou une autrichienne Apothéose de Sainte-Thérèse, en poirier du début du XVIIIe, exécutée selon le modèle de la célèbre Extase du Bernin à la Santa Maria della Vittoria de Rome. Toujours d’inspiration italienne, une peinture sur verre de 1660, chez Scheidwimmer (Munich), est le fruit d’un travail commun entre Mario de Fiori et Guillaume Courtois, élève de Pierre de Cortone puis du Bernin, et davantage connu pour ses décors d’église. La galerie Ludorff (Düsseldorf), quant à elle, propose un bronze de 1931 de Ernst Barlach, intitulé Le Sceptique. Un sentiment que les visiteurs ne partageront certainement pas.

- MUNICH, Neue Messen, 30 novembre-8 décembre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°542 du 1 décembre 2002, avec le titre suivant : Une terrine à la tête de chou mise à l’honneur

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