Belgique - Art contemporain

McCarthy, the American way of... trash !

Par Bénédicte Ramade · L'ŒIL

Le 20 décembre 2007 - 386 mots

Le trublion de la côte Ouest américaine, Paul McCarthy, envahit tout le musée d’Art contemporain de Gand, le SMAK, pour une rétrospective extensive de quarante années d’excès en tout genre.

A près une étape au Danemark, l’exposition initiée par le Moderna Museet d’Oslo arrive un peu plus près de chez nous, chez nos voisins belges de Gand. Encore un événement qui ne passera pas par la France alors même que l’Hexagone fut l’un des pays qui s’enflamma pour cet artiste américain dans les années 1990, preuves en sont les œuvres achetées par les Fonds régionaux d’art contemporain (FRAC) Languedoc-Roussillon et Poitou-Charentes en 1994.

La provoc’ dans le sang
Sa patrie d’origine est, à ce titre, plus frileuse encore. La première exposition réservée par le musée d’Art contemporain de Los Angeles à cet enfant du pays ne date que de l’an 2000 et a brillé par son attitude timorée devant l’énergie débridée des œuvres du maître. Rien à voir avec l’exhaustivité de l’événement flamand qui rassemble un panorama impressionnant depuis les œuvres de jeunesse réalisées par cet apprenti artiste élevé dans l’état mormon de l’Utah – et rapidement exilé – jusqu’aux dernières installations monumentales.

Aujourd’hui, Paul McCarthy est âgé de soixante-deux ans et travaille plus que jamais entouré des siens ; Karen, sa femme depuis 1967, et son fils Damon l’aident autant sur le plan logistique qu’artistique en apparaissant dans certaines vidéos. Son ascension, bien que tardive, est désormais prodigieuse, ses productions frôle « l’hollywoodisme », bien loin des premières vidéos auto-financées grâce à un travail de décorateur sur les plateaux de séries télévisées.

Si la radicalité de ses ambiances rabelaisiennes extravagantes peut dérouter, choquer, voire écœurer, elles offrent une qualité rare : leur fécondité. Jamais le spectateur ne restera sans réaction et sans analyse face aux spectacles tragicomiques que McCarthy orchestre avec ses performances, ses vidéos, ses installations ou ses sculptures. Il faut certes s’attendre à l’effet d’une douche froide ou d’un plat trop épicé lorsqu’on débute le parcours chronologique mais après, promis, cela devient vraiment bon, sans que jamais on ne puisse s’habituer.

Paul McCarthy est loin d’être « calmé ». À Noël, il a créé une chocolaterie à New York dans la galerie Postmasters, et les pères Noël en chocolat n’y avaient rien d’innocent ! L’homme à la barbe vénérable est toujours aussi désopilant.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°598 du 1 janvier 2008, avec le titre suivant : McCarthy

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