Arden Quin

Par Marie Maertens · L'ŒIL

Le 20 décembre 2007 - 276 mots

Point et ligne sur plan est le nom du second ouvrage de Wassily Kandinsky. L’artiste uruguayen Carmelo Arden Quin aurait pu aussi rédiger un essai sur la géométrie, tant elle est constituante de son œuvre.

Dès 1940, il subit l’influence de son aîné et compatriote ­Joaquín ­Torrès-García, qui fait le pont entre l’avant-garde européenne et ­l’Amérique latine. Ce dernier conduit Carmelo Arden Quin à passer « d’un bond » du cubisme à l’abstraction géométrique. Il lui enseigne la composition selon la règle du nombre d’or et le sensibilise à l’art primitif.
Mais soucieux de faire table rase du passé, Arden Quin crée un nouveau mouvement, MADI, en 1946. Les mots d’ordre sont lancés : innover, inventer, proposer l’inconnu. Car ses agencements de cercles, carrés, rectangles ou divers polygones ne sont pas censés renvoyer à une réalité simplifiée et schématisée. Pour ce peintre et sculpteur, l’œuvre « n’exprime pas, ne représente pas, ne signifie pas ». Son travail porte sur la logique interne et la dynamique entre les formes et les couleurs.
Soixante ans plus tard, les convictions de ce pétillant jeune homme de 94 ans sont intactes. Ses dernières œuvres témoignent même d’une épure croissante des formes géométriques et d’une palette réduite aux noirs et blancs. Très prisé en Amérique latine, il souhaite aujourd’hui se faire connaître des jeunes collectionneurs français. Quant au mouvement MADI, il est aussi loin d’avoir déposé ses armes : un musée MADI a ouvert à Dallas en 2003 et un autre à Sobral, au Brésil, en 2005.

« Carmelo Arden Quin », galerie Drouart, 16, rue de la Grange-Batelière, Paris IXe, tél. 01 47 70 52 90, jusqu’au 31 janvier 2008.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°598 du 1 janvier 2008, avec le titre suivant : Arden Quin

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