Nomination

Martin Bethenod prend les rênes de la Délégation aux arts plastiques

Par Annie Pérez · L'ŒIL

Le 1 février 2003 - 481 mots

Nommé en janvier à la tête de la Délégation aux arts plastiques, Martin Bethenod est la clef du dispositif de soutien du gouvernement à la création artistique sous toutes ses formes – des arts plastiques dans leurs diverses modalités, au graphisme, au design, à la mode, à l’édition... Les missions de la Dap sont en effet multiples et couvrent la totalité de la création contemporaine en France, allant de l’aide à la création et du soutien au secteur privé, à la constitution du « patrimoine de demain » (essentiellement à travers les acquisitions des Frac), à la diffusion de la création (via des expositions en France et des échanges internationaux), en passant par les enseignements artistiques, les écoles nationales d’art plastiques et la politique de commande publique. Martin Bethenod fait figure de délégué atypique, n’étant ni énarque comme son prédécesseur immédiat Guy Amsellem, ni conservateur des musées nationaux, comme l’était Dominique Bozo, dont l’action avait fortement orienté la Dap. Mais c’est sans doute là l’une des raisons de sa nomination : l’apport d’un regard frais, d’une conviction neuve sur ce qui est aujourd’hui devenu une institution (les Frac fêtent leurs vingt ans cette année) ne peut qu’être bénéfique.
Sans être un homme du sérail, Martin Bethenod en est un familier. Ces derniers mois rédacteur en chef magazine de la revue Vogue, c’est un proche du ministre de la Culture et de la Communication auprès duquel il effectua l’essentiel de sa carrière. Chargé de mission auprès de Jean-Jacques Aillagon sur le projet d’École des beaux-arts de la Ville de Paris à la toute fin des années 1980, il suivit celui-ci à la Direction des affaires culturelles de la Ville de Paris puis, lorsque ce dernier fut nommé président du centre Georges Pompidou, occupa à ses côtés les fonctions de chef de cabinet (1996-1998) puis de directeur des éditions du Centre Pompidou (1998-2001).
Martin Bethenod se retrouve à la tête d’un outil complexe par son fonctionnement administratif et humain. La Dap regroupe, dans ses locaux de l’avenue de l’Opéra, une équipe d’une centaine de personnes mais fonctionne de façon décentralisée et chapeaute des dizaines de conservateurs, de conseillers, d’inspecteurs, d’enseignants... La tâche du délégué s’annonce donc ardue mais les enjeux sont passionnants. La cartographie de la création contemporaine, à Paris comme ailleurs en France, se modifiera sans doute dans les années à venir, car c’est là la marque même de la création vivante. Il faudra sans doute arbitrer, trancher, et cela en étroite collaboration avec les établissements concernés, les municipalités, les régions, l’État. La Délégation est un outil indispensable, un relais précieux, un soutien pour les nombreux centres, les écoles d’art, les artistes, mais c’est une institution complexe et sensible. Martin Bethenod, homme de dialogue, à l’écoute et toujours courtois, lecteur assidu, passionné d’art, de design et de mode, devra y employer toute sa conviction, sa rigueur d’analyse et sa force de persuasion.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°544 du 1 février 2003, avec le titre suivant : Martin Bethenod prend les rênes de la Délégation aux arts plastiques

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