Raison et sentiments

Par Juliette Hurtut-Kotowicz · L'ŒIL

Le 1 février 2003 - 249 mots

Malcom S. Forbes constitua cet ensemble d’œuvres victoriennes sur les conseils de son fils Christopher. Avec le pragmatisme de ses ancêtres écossais, celui-ci remarqua un jour qu’une telle collection reviendrait au même prix que les Nymphéas, œuvre accrochée dans le bureau paternel.

Argument séduisant pour le propriétaire d’une collection déjà onéreuse d’œufs de Fabergé, et d’un Boeing nommé The Capitalist Tool. Ces tableaux furent abrités dans la résidence londonienne des Forbes Old Battersea House, œuvre du plus grand des architectes anglais, Christopher Wren. Des commandes officielles, ou leurs copies, contemporaines du règne de Victoria, puis des œuvres edwardiennes et des dissidents préraphaélites enrichirent la collection. Thèmes médiévaux (Princesse enchaînée à un arbre, de la série de Burne-Jones, La Légende de saint Georges, dont le premier tableau est au musée d’Orsay), réalistes (James Collinson To Let, For Sale), féeriques ou shakespeariens (Twelfth Night, de Sir Walter Howell Deverell dernier préraphaélite majeur en mains privées, estimé 800 000/1 200 000 de livres) seront représentés à la vente. L’émotion, débordante ou suggérée, est le thème de nombreux tableaux. Ainsi l’intense Trust Me, estimé autour de 1 000 000 de livres où une jeune femme est sommée par un homme plus âgé, son époux, de montrer une compromettante lettre... A Coming Event, de Jessica Hayllar, évoque les préparatifs d’une noce : une robe immaculée est négligemment jetée sur un fauteuil dans un intérieur fleuri. La collection, estimée à 25 000 000 de livres, comprend aussi les œuvres d’artistes mineurs.

Christie’s, Londres, 19-20 février

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°544 du 1 février 2003, avec le titre suivant : Raison et sentiments

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