Yvon Lambert, projets d’extension

L'ŒIL

Le 1 mars 2003 - 474 mots

Yvon Lambert est-il le seul grand marchand français capable de rivaliser avec les galeries américaines ? Ce fut la pensée de certains lorsque, il y a quelques mois, fut annoncée la fermeture pour agrandissement de son espace parisien.

Initialement, le projet était simple : récupérer les espaces de la galerie Xippas. À quelques jours de la réouverture, Yvon Lambert nous a commenté ce renouveau de la galerie. « Vous savez, je suis quelqu’un qui aime changer, changer de lieu, ou, à défaut, qui aime réorganiser tout l’agencement. De plus, nous avions besoin de place non seulement pour les réserves mais aussi pour certaines de nos activités. Je voulais depuis longtemps que la galerie soit dotée d’une librairie plus vaste, plus complète, une librairie où il soit enfin possible de présenter au public tout le travail d’édition que je mène depuis mes débuts. Il semblait aussi nécessaire de développer ce qui était le studio, c’est-à-dire un espace consacré à de jeunes artistes, à des découvertes, des coups de cœur. Toute galerie vouée à l’art contemporain se doit d’être aussi un laboratoire où des créateurs peuvent expérimenter des choses, montrer des installations, des vidéos, des dessins ou des photographies. Enfin, je désirais offrir aux artistes de la galerie un espace plus modulable, plus propice à de vastes projets. Malheureusement, au dernier moment, Xippas a refusé l’opération. Cette déconvenue ne pouvait pourtant pas balayer toute la réflexion que mon équipe et moi-même avions effectuée sur notre fonctionnement et nos envies futures. Ces travaux répondaient à une forte envie de travailler différemment. Nous avons donc décidé de modifier le projet initial et de restructurer la galerie. Nous récupérons une vaste salle située près de l’entrée. Mais, surtout, nous transformons l’espace côté rue en véritable project-room doté d’une importante libraire. »

Pour son ouverture, la galerie propose une nouvelle installation de Douglas Gordon où l’artiste s’amuse à entrecroiser ses dernières œuvres. La programmation du Studio débute avec Koo Jeong-A et sa nouvelle vidéo : Fictive Love. Dans les mois qui viennent, différents projets devraient voir le jour dont une vaste exposition de Nan Goldin « qui promet d’être exceptionnelle » puis une installation surprenante de Lawrence Weiner. Mais l’actualité liée à Yvon Lambert ne s’arrête pas là. Au moment même où l’espace parisien prend une nouvelle dimension, ce galeriste concrétise également un autre vieux rêve : s’installer à New York avec un espace de 450 m2 situé dans Chelsea. « Avec cette galerie, nous allons pouvoir défendre des artistes qui n’ont, pour l’instant, pas la place qu’ils méritent sur le marché américain. Pour moi, c’est une manière d’affirmer une différence de sensibilité. C’est aussi et surtout l’envie d’être encore plus professionnel, plus impliqué dans le système de l’art contemporain. »  

PARIS, galerie Yvon Lambert, 108 rue Vieille du Temple, IIIe, tél. 01 42 71 09 33, 15 février-22 mars

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°545 du 1 mars 2003, avec le titre suivant : Yvon Lambert, projets d’extension

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