...mais un marché à part entière

L'ŒIL

Le 1 mars 2003 - 390 mots

Pour Jean-Claude Anaf qui s’est efforcé de devancer les transformations induites par la réforme, celle-ci « engendre une évolution agaçante. Depuis la réforme, certaines ex-études lyonnaises organisées en sociétés de ventes volontaires cherchent à créer un réseau avec les études parisiennes, au mépris de la clientèle locale, comme si les Lyonnais étaient incapables d’acheter ou de collectionner. Nous avons bien sûr une politique internationale, mais un commissaire-priseur doit savoir vendre une commode, que ce soit à Paris, Tokyo, Londres ou dans le Cantal. Et peut-être même plus encore dans le Cantal, car les clients s’y déplaceront, attirés par une promotion intelligente et internationale. » Christie’s a fermé ses bureaux lyonnais et se contente d’envoyer deux fois par an ses spécialistes expertiser des objets susceptibles d’intéresser le marché parisien. L’étude Chenu, Scrive et Bérard s’est associée au groupe Ivoire. « Ce serait une erreur de croire que le marché parisien est forcément plus porteur que le marché lyonnais. Chaque marché a ses qualités, sa valeur intrinsèque. Ivoire cherche à obtenir un maillage national.
C’est une association d’entraide, qui permet aux études de se faire connaître les unes les autres.
Le poids de nos confrères, dans certains domaines, nous donne une force supplémentaire vis-à-vis de nos clients. Ainsi Chartres qui est l’un des meilleurs lieux de vente pour la photographie ancienne. Notre poids est important dans les arts décoratifs. Ivoire nous permet aussi d’organiser des ventes spécialisées, en réunissant des objets qui passeraient inaperçus dans une vente généraliste. Nous n’en poursuivons pas moins nos ventes cataloguées classiques. » L’évolution du marché est une mise à l’épreuve : « Notre chiffre d’affaires s’est maintenu en 2002, après deux ventes très importantes en 2001. Mais le marché a connu une inflexion. Les objets de qualité moyenne se vendent moins bien. En revanche, nous avons pu remarquer que les objets de très bonne qualité se vendent beaucoup mieux. » Comme le souligne Jean-Claude Anaf, « l’année 2002 a été bâtarde pour les SVV. L’activité de l’étude a cependant progressé de 4,11 %, le chiffre d’affaires annuel atteignant 39 millions d’euros. 2003 permettra d’établir un vrai bilan de la réforme. Elle permettra de voir si les sociétés de ventes volontaires qui se sont multipliées ces derniers temps sont viables. La clientèle est moins acheteuse, plus sélective. Pour ces sociétés, 2004 montrera la réalité des chiffres. »

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°545 du 1 mars 2003, avec le titre suivant : ...mais un marché à part entière

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