Marin Karmitz, des lieux de vie et de culture

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 mai 2003 - 397 mots

Si la passion privée de Marin Karmitz pour l’art moderne et contemporain n’est plus un secret depuis belle lurette, c’est que le fondateur du circuit MK2 ne s’en est jamais caché. Il suffit de reprendre pour le mesurer le catalogue de l’exposition « Passions privées », organisée en 1995-1996 par le musée d’Art moderne de la Ville de Paris. Fautrier, Tapiès, Boltanski figurent en bonne place dans le salon de l’exploitant de salles de cinéma et la liste des œuvres qu’il a prêtées à cette occasion en dit long sur l’éclectisme de son goût : Degottex, César, Dubuffet, Dufour, Matta, Rainer, etc.
C’est ainsi, Karmitz aime à faire partager sa passion pour l’art et nombreux sont les actes qui en témoignent. Dès lors qu’il imagine créer une nouvelle structure, il ne peut s’empêcher d’éprouver la nécessité d’y inclure une présence d’art qu’elle soit littéraire, picturale ou musicale. Le nouveau complexe de quatorze salles qu’il vient d’ouvrir en bordure de Seine dans le XIIIe arrondissement sur le site de la Grande Bibliothèque en est un heureux exemple.
« J’ai souhaité que ces salles ressemblent aux lieux où j’aime vivre et j’ai demandé à des créateurs d’y participer, précise-t-il. Martin Szekely a repensé l’élément primordial d’une salle de cinéma : le fauteuil. » De fait, le designer a créé un nouveau concept, le « fauteuil pour deux », qui est un vrai bonheur de confort pour couple et une œuvre d’art en soi. Conçu par Jean-Michel Wilmotte, MK2 Bibliothèque est un bâtiment tout de transparence qui compte non seulement des salles de projection mais aussi des boutiques, des restaurants, des bars et... des espaces d’exposition destinés à la présentation d’œuvres d’art contemporain. Une façon de refléter la politique culturelle générale voulue par Karmitz tout en s’associant à la dynamique développée depuis six ans dans le quartier par les galeries voisines de la « rue Louise Weiss » et alentours. Mac Adams, Patrick Corillon, Marylène Negro, Richard Fauguet, Martine Aballéa, Yvan Salomone, Ange Leccia parmi d’autres ont fait partie dès l’ouverture de la première programmation du nouveau MK2. Réparties dans l’espace du bâtiment, leurs œuvres opéraient comme une invitation à le parcourir. Ce mois-ci, nouvelle réunion à découvrir. C’est à la rencontre avec la création vivante sous toutes ses formes que le concept du MK2 Bibliothèque invite ainsi le spectateur, tout y étant organisé pour éveiller et satisfaire ses sens.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°547 du 1 mai 2003, avec le titre suivant : Marin Karmitz, des lieux de vie et de culture

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