Oiseaux, archers, généraux... l’armée de terre cuite n’a pas encore livré tous ses secrets

Par Bérénice Geoffroy-Schneiter · L'ŒIL

Le 4 décembre 2007 - 436 mots

1/ Grue, oiseau de bronze, dynastie Qin, 221-206 av. J.-C., Lintong, province du Shaanxi, Chine.
Quelle ne fut la stupéfaction des archéologues chinois lorsqu’ils découvrirent, en 2001, une fosse contenant des oiseaux de bronze d’un réalisme et d’une élégance remarquables ! Ces oies, cygnes et autres oiseaux grandeur nature bouleversent radicalement notre vision de l’art chinois de cette haute époque.

2/ Fantassin avec son armure, terre cuite, dynastie Qin, 221-206 av. J.-C., Lintong, province du Shaanxi, Chine.
Alignés dans leurs fosses, à 1,5 km à l’est du tumulus non encore fouillé de l’empereur, les soldats de l’armée en terre cuite semblent figés pour l’éternité. Un examen attentif permet cependant de distinguer les traits de leurs visages comme la variété de leurs barbes et de leurs coiffures. Les historiens de la République populaire de Chine y ont vu la preuve que l’empereur Qin Shihuangdi enrôlait dans son armée les différentes ethnies qui peuplaient son vaste empire.
Ce soldat d’infanterie arbore ainsi une sorte de bonnet couvrant, rejeté sur le côté. Il a perdu sa lance ou sa longue pique de bronze...

3/ Archer agenouillé, terre cuite, dynastie Qin, 221-206 av. J.-C., Lintong, province du Shaanxi, Chine.
Un genou posé sur le sol, le regard dur et déterminé fixant un point lointain, cet archer coiffé d’un chignon frappe par son hiératisme et sa détermination. Pas un rivet ne semble manquer à la lourde
cuirasse protégeant son buste. Comme l’ont montré de récentes tentatives de reconstitution, il faut imaginer ces statues de terre cuite bariolées de couleurs vives, qui devaient considérablement renforcer leur degré de réalisme en même temps que leur caractère effrayant.
Leurs armes – ici vraisemblablement une arbalète – étaient, quant à elles, bien réelles et certainement d’excellente qualité. Mais, excepté dans la fosse n° 2, il n’en subsiste que de rares exemplaires. On suppose que juste avant la fin du chantier les ouvriers les auraient utilisées pour mener une révolte...

4/ Général en armure, terre cuite, dynastie Qin, 221-206 av. J.-C., Lintong, province du Shaanxi, Chine.
En Chine, toutes les grandes figures de l’Histoire, y compris Confucius, passent pour avoir une stature et une pilosité exceptionnelles : leur représentation peinte ou sculptée se fait fidèlement l’écho de ce postulat. Oscillant entre 180 et 197 cm, la taille des soldats de terre cuite correspond ainsi à leur rang au sein de la hiérarchie. Le conducteur de char gagne toujours quelques centimètres sur le fantassin, et l’officier supérieur dépasse le conducteur. Ce sévère général ne déroge pas à la règle : il arbore une barbe fournie, un casque particulièrement sophistiqué et un embonpoint caractéristique de son pouvoir et de son rang !

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°597 du 1 décembre 2007, avec le titre suivant : Oiseaux, archers, généraux... l’armée de terre cuite n’a pas encore livré tous ses secrets

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