Parcours d’architecture

Chantiers bordelais

Par Manou Farine · L'ŒIL

Le 1 juillet 2003 - 335 mots

Bordeaux la cossue se refait une modernité. La communauté urbaine connaît depuis le milieu des années 1990 un vaste chantier, visant à requalifier, remodeler, rues, places, centres-ville et quartiers en déshérence. Sens dessus dessous, la cité girondine occupée par toute sortes d’engins, grues et autres palissades cherche tant bien que mal à faire bonne figure. Mais les résultats rechignent à poindre, d’autant que les premières réalisations s’annoncent médiocrement concluantes. Les  formidables travaux engagés pour la mise en place d’un tramway signé Absolut Design assisté de l’équipe bordelaise Lanoire et Courrian, perturbent la circulation automobile et piétonne, tandis que les nouveaux quartiers construits ou aménagés (dont celui de la Bastide sur la rive droite de la Garonne, un temps confié à Dominique Perrault) bricolent de tristes édifices sans véritable vision d’ensemble. Pourtant les envies sont là et l’architecture bordelaise ne manque pas de talents. Les expositions « Singulier/Pluriel » et tout récemment « C’est ici 1999-2002 » menées au stimulant et indispensable centre d’architecture d’Arc en rêve témoignaient de la singulière dynamique architecturale en Aquitaine. Un appel constructif entendu, tant au plan local qu’international, suivi depuis dix ans d’une pléthore de réalisations isolées. Fuksas en 1995 pose ses épais volumes de la Maison des arts à Pessac, suivi de Richard Rogers en 1997 et son tribunal de Grande Instance ou encore Koolhaas et la maison de Floirac. Pour ce qui est du vivier local, le trio bordelais, Brochet, Lajus, Pueyo, investit copieusement le territoire, signant notamment la médiathèque de Camponac à Pessac, le marché des Capucins en 1996 ou la discrète transformation de l’ancien couvent de l’Annonciade, abritant désormais la DRAC. L’équipe est talonnée de près par Bernard Buhler, Alain Loisier ou encore la paire Luc Arsène Henry, Alain Triaud, chargée notamment du casino érigé en 2000 et de la tour de contrôle de l’aéroport de Mérignac, avec la collaboration de Starck pour la rondeur des volumes et celle, impeccable et toujours poétique, de Yann Kersalé pour une mise en lumière variant avec l’intensité du trafic.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°549 du 1 juillet 2003, avec le titre suivant : Chantiers bordelais

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