Petites et grandes histoires

Par Bénédicte Ramade · L'ŒIL

Le 1 juillet 2003 - 256 mots

On raconte qu’en l’an 48, la petite cité de Tarascon fut délivrée des griffes de la Tarasque, un dangereux dragon, par la sœur de saint Lazare, Marthe, d’un simple signe de croix à moins que ce ne soit grâce à l’aspersion d’eau bénite. Quelles que soient les versions de cette légende, elles soulignent toute l’importance cruciale de la sainte pour la ville, et la dévotion toute particulière qu’elle y reçoit. Un jeune artiste, Guillaume Pinard, s’est emparé de cette histoire qui voyait la sainte se promener avec le dragon en laisse, pour réaliser différents ouvrages dans la chapelle haute du château. Grâce à la politique d’aide à la création contemporaine dans les monuments historiques et le soutien fidèle et passionné du FRAC PACA, Pinard a pu mélanger le savoir-faire d’artisans tapissiers locaux et de brodeuses expertes à son talent de dessinateur pour réinterpréter ces histoires saintes fantasques. En redescendant dans les geôles, il rejoint son personnage fétiche, le petit Con-Con, un gamin hyperactif et névrosé dessiné avec simplicité, toujours en train de faire des galipettes et de jouer avec des couteaux, sans trop comprendre ce qui lui arrive. Le drôle de bonhomme, faussement gentil, se retrouve aux prises avec le passé par les témoignages d’anciens détenus gravés dans la pierre. Coincé dans un labyrinthe, il nous promet encore de drôles d’aventures dans des situations animées grotesques qu’on aurait tort de penser saugrenues.

« Guillaume Pinard : sainte Marthe et la Tarasque », TARASCON (13), château, en coproduction avec MONUM et le FRAC PACA, 6 juillet-21 septembre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°549 du 1 juillet 2003, avec le titre suivant : Petites et grandes histoires

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