Marlene Dietrich, star à la ville comme à la scène

L'ŒIL

Le 1 juillet 2003 - 356 mots

Figure androgyne, garçonne ou femme fatale, Marlene Dietrich (1901-1992) s’est façonné un personnage aux multiples visages, immortalisés notamment par Josef von Sternberg dans l’envoûtant Ange Bleu (1930). Mieux que quiconque, le réalisateur a su mettre en lumière ses ambiguïtés. D’autres metteurs en scène (Lubitsch, Pasternak...) et photographes (Cecil Beaton, Horst P. Horst...) sublimeront surtout sa féminité. Plus de deux cent cinquante pièces sont réunies pour cette exposition organisée en collaboration avec le Filmmuseum de Berlin, dont le fonds Marlene Dietrich est riche de trois mille vêtements, un millier d’objets, plus de seize mille photographies, deux mille cinq cents documents sonores et un nombre impressionnant de partitions, de manuscrits de travail et de lettres. Le parcours présente un ensemble de costumes et accessoires portés par la star entre 1930 et 1970, à la ville, à l’écran ou à la scène, des tirages photographiques et des images de films. Jamais esclave de la mode – même si elle s’habille chez Schiaparelli, Dior ou Chanel –, l’actrice impose son propre style. Comme si elle était toujours en représentation, avec le même besoin de séduire, aucune frontière ne sépare sa vie de son métier. Marlene Dietrich voue un culte à l’apparence, c’est sur celle-ci qu’elle bâtit son mythe. Exigeante dans tout ce qu’elle entreprend, elle sait imposer ses goûts aux réalisateurs et participe à la conception de ses costumes, à son maquillage. Le paraître prime d’ailleurs sur ses choix artistiques, et même, certainement, sur son talent. Si elle a tourné une cinquantaine de films, cinq ou six seulement auront marqué l’histoire du cinéma. Tout le monde la connaît comme femme de spectacle, comme chanteuse (elle renonce définitivement au grand écran en 1953 pour se consacrer à la scène). Mais là encore, ce ne sont que quelques images qui nous restent en mémoire. Celles, inoubliables, d’une star qui a su dominer son public et être l’incarnation d’un rêve ; icône intouchable qui n’avait qu’à apparaître pour rayonner.

« Marlene Dietrich, création d’un mythe », PARIS, musée Galliera, 10 av. Pierre Ier de Serbie, XVIe, tél. 01 56 52 86 00, 14 juin-12 octobre, cat. Paris-Musées, 224 p., 225 ill., 34 euros.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°549 du 1 juillet 2003, avec le titre suivant : Marlene Dietrich, star à la ville comme à la scène

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