Art Cologne

Par Roxana Azimi · L'ŒIL

Le 1 octobre 2003 - 336 mots

Deux semaines après la Fiac, Art Cologne s’installe logiquement dans l’agenda international des foires. Première foire mondiale créée en 1967, Art Cologne s’est vu progressivement ravir la vedette par la foire de Bâle. Elle jouit pourtant d’une situation adéquate en Rhénanie, une des régions d’Europe avec un fort pouvoir d’achat et surtout un vivier de collectionneurs. Menacée par la pétillante berlinoise Art Forum, Art Cologne a choisi de réduire dès 1997 d’un tiers ses exposants, aujourd’hui au nombre de 250, pour ne conserver que la qualité. « Qualiteet », devrait-on plutôt dire dans une inflexion germanique, tant les galeries allemandes restent dominantes avec 147 participants.
Le marché allemand en règle générale – et Art Cologne en particulier – est réputé difficile pour les exposants français. Sept téméraires s’y aventurent cette année. On retrouve Anne Lahumière vétéran présente depuis 1975, mais aussi Gilles Peyroulet, Michel Rein, Bernard Vidal-Saint-Phalle, Lelong, Polaris et Ritsch-Fisch. Pourquoi ce faible nombre ? C’est que beaucoup de galeries sont échaudées par les déconvenues passées. Les Allemands n’achètent qu’aux Allemands, fredonne une antienne bien connue. D’aucuns estiment aussi la foire vieillie, compassée. La forte récession économique que connaît le pays n’arrange pas les choses. « Il n’y a aucune raison qu’en prenant le marché allemand avec constance, on n’y arrive pas. C’est vrai que la foire est difficile. Mais l’Allemagne devrait être davantage prospectée. J’ai pris depuis trois ans le pari de Cologne et j’y crois », défend pourtant Michel Rein. Le galeriste parisien revient cette année avec trois artistes français, notamment Saâdane Afif, adoubé en juin dernier dans la section « Statements » de Bâle. Nouvelle recrue, le héraut de l’art brut, Jean-Pierre Ritsch Fisch, propose notamment une curieuse sculpture issue d’une série baptisée Barbus Müller. On ne sait pas grand-chose de cette lourde pierre si ce n’est qu’elle appartenait à Charles Ratton, co-fondateur de la Compagnie de l’art brut. Une pièce qui, par sa drolatique étrangeté de ces pièces, pourrait séduire le public allemand.

Art Cologne, Koenlmesse GmbH, Messeplatz 1, 29 octobre-2 novembre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°551 du 1 octobre 2003, avec le titre suivant : Art Cologne

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