Cosmic Galerie, l’ovni

Par Marie Maertens · L'ŒIL

Le 1 février 2004 - 382 mots

Arrivés selon leurs propres dires comme un ovni sur la scène artistique parisienne en octobre 2002, les trois fondateurs de la Cosmic Galerie, Claudia Cargnel, Jean-Yves Hardy et Frédéric Bugada, voulaient produire l’effet d’une bombe. Un espace de 900 m2 rénové pendant plusieurs mois au cœur du Marais, des vernissages où le tout-Paris se presse et de grosses productions coûteuses, de là
sa réputation de plus new-yorkaise des galeries parisiennes. Claudia Cargnel, directrice artistique, insiste sur le fait que cet espace permet d’organiser de vraies expositions d’artistes. « Nous faisons suffisamment de foires pour ne pas avoir envie d’une galerie qui ne soit qu’un stand, et même si les artistes peuvent s’accommoder d’un lieu plus petit, ils n’en sont que plus inspirés chez nous. » Ces propriétaires aiment à répéter que le lieu inspire les œuvres, qui elles-mêmes le mettent en valeur. Mais l’esprit de la galerie se veut simple et convivial. Les différents niveaux, le jardin et la librairie incitent le public à flâner, tout public confondu d’ailleurs puisque des œuvres sont vendues à partir de 500 euros.
Cet espace propose également des manifestations où les artistes peuvent dialoguer ou être mis en relation de façon opportune. Ainsi en est-il de la nouvelle exposition inaugurée le 31 janvier où Miltos Manetas, artiste emblématique du mouvement des nouvelles technologies, est « en compagnie » de Tobias Bernstrup, dévoilant une vidéo inédite d’un projet utopique d’immeuble à Tokyo. La galerie soutient une quinzaine d’artistes, peu montrés sur la scène française :  Vanessa Beecroft avec VB51, ou encore Piero Golia, jeune italien de vingt-huit ans, qui n’a pas hésité à déplacer la façade entière
d’une maison hollandaise, haute de onze mètres.
Parmi les projets à venir, l’aménagement des 300 m2 du deuxième étage sera consacré à une programmation plus privée et à des séjours d’artistes. Ces trois associés au parcours un peu atypiques – Claudia a géré pendant neuf ans la galerie Analix de Genève, Jean-Yves dirige une société de conseil en nouvelles technologies et Frédéric faisait de la vente aux enchères sur internet – ont réussi à mener à bien leur idée de départ : transformer la créativité en un véritable projet viable économiquement.
À en faire pâlir d’envie plus d’un.

Cosmic Galerie, 76 rue de Turenne, IIIe, tél. 01 42 71 72 73.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°555 du 1 février 2004, avec le titre suivant : Cosmic Galerie, l’ovni

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