Marché de l’art, vers l’éclaircie

L'ŒIL

Le 1 février 2004 - 343 mots

2003, année difficile pour le marché de l’art ? Ce fut, incontestablement, une mauvaise année en France. Selon nos propres estimations et recoupements, le chiffre d’affaires du marché a baissé de 20 % à 40 % selon les secteurs. Comment analyser les causes de ce décrochage ? Par le contexte économique morose, d’abord, mais surtout, et tout cela est lié, par les conséquences toujours vivaces du 11 Septembre, et par la guerre en Irak – tous événements qui ont durablement éloigné du marché européen les amateurs et les collectionneurs américains qui constituent le gros des acheteurs. Le système fonctionne en relative autarcie, les acheteurs américains sont, souvent, en début de chaîne – que cette impulsion faiblisse et c’est tout le marché qui en pâtit. De plus, les acteurs essentiels du marché sont relativement peu nombreux – des antiquaires parisiens admettent ne fonctionner que grâce à une quinzaine de clients – ce qui crée des amplitudes fortes dès qu’une poignée d’acheteurs fait défaut, contrairement à ce qui se passe dans d’autres secteurs de l’économie (l’automobile par exemple, où la baisse de chiffre d’affaires dans le même contexte économique et politique n’excède pas 6 %).
Les périodes de crise ont aussi du bon. Elles permettrent d’assainir le marché et de repositionner les prix à leur juste niveau. Des tendances inflationnistes avaient atteint certains marchés, on pense au mobilier Art déco par exemple. Une pause, donc, est salutaire.
Quelques signes encourageants sont toutefois venus éclairer l’année écoulée. On peut signaler en 2003 quelques très belles ventes dans les domaines des arts décoratifs des années 1940 et 1950 (cf. p. 78), de l’Art déco (p. 79), de l’art moderne et contemporain (p. 84). Quelques records ont aussi été battus en 2003 chez Artcurial-Briest-Poulain-Le Fur, Christie’s, Calmels-Cohen, Piasa, Beaussant-Lefèvre, Sotheby’s, Digard et Tajan (pp. 86-90). Ces records, joints à une amorce d’amélioration de la situation économique aux États-Unis et en Europe laissent présager une année 2004 plus clémente. La reprise peut même être plus forte, car le marché de l’art peut remonter tout aussi fortement qu’il a baissé.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°555 du 1 février 2004, avec le titre suivant : Marché de l’art, vers l’éclaircie

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