Histoire

Napoléon, la mer à sa démesure

Par Guillaume Morel · L'ŒIL

Le 1 mars 2004 - 405 mots

Allier contenu scientifique et scénographie spectaculaire, tel est le parti pris depuis quelques années pour les expositions organisées au Musée national de la marine. 

Après les réussites qu’étaient « Mille sabords ! » ou « Les Génies de la mer », « Napoléon et la mer » ne déroge pas à la règle et ne devrait pas décevoir. Pour étudier ce vaste sujet, trois cent cinquante pièces sont réunies, provenant du Musée national de la marine, de diverses institutions, bibliothèques et collections privées européennes. Objets, tableaux, cartes et plans, maquettes, documents historiques, mais aussi reconstitutions en trois dimensions et vidéo permettent de mettre en perspective les stratégies maritimes de Napoléon, la fureur des batailles navales, l’héroïsme et les drames humains, sans oublier d’évoquer la vie à bord des bateaux et l’engagement des marins. Outre les célèbres batailles d’Aboukir (1798) et de Trafalgar (1805) – défaites infligées par Nelson –, l’exposition rend compte de vingt années d’affrontements sur toutes les mers de l’Arctique à l’océan Indien, de l’expédition en Égypte, du retour de l’île d’Elbe, du voyage de Napoléon à bord du Northumberland vers Sainte-Hélène où il finira ses jours, et de son rêve de faire d’Anvers le plus grand arsenal en Europe. Sous l’impulsion de l’Empereur, les projets d’arsenaux se multiplient à Hambourg, Venise, Amsterdam
ou Toulon, requérant des milliers d’ouvriers, de prisonniers et de forçats. De tout temps, l’affrontement entre Napoléon et Nelson a suscité un intérêt passionné des deux côtés de la Manche. L’exposition en propose une vision croisée grâce aux prêts consentis par le National Maritime Museum de Greenwich.

Le parcours, dont la scénographie a été confiée à une équipe venue du monde du théâtre, mêle œuvres, documents et reconstitutions, dont celle, en grandeur réelle et en coupe, d’un prototype proposé par Robert Fulton au gouvernement français pour anéantir la flotte anglaise. Digne des inventions de Léonard de Vinci et trop compliqué sur le plan technique, ce Nautilus n’a jamais pu être réalisé. Autre point fort, la présentation du canot d’apparat de l’Empereur entièrement restauré : construit en trois semaines à l’occasion de la visite de Napoléon et Marie-Louise à Anvers en 1810,
il a retrouvé tout son éclat.

« Napoléon et la mer, un rêve d’Empire », PARIS, Musée national de la marine, palais de Chaillot, 17 place du Trocadéro, XVIe, tél. 01 53 65 69 69, www.musee-marine.fr, 10 mars-23 août, cat. Seuil/Musée national de la marine, 240 p., 38 euros.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°556 du 1 mars 2004, avec le titre suivant : Napoléon, la mer à sa démesure

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