Galerie

Taménaga : la plus française des galeries japonaises

Par Marie Maertens · L'ŒIL

Le 1 avril 2004 - 367 mots

PARIS

L’histoire de la galerie Taménaga, ouverte à Paris en 1971, débute en réalité dans les années 1950, pendant lesquelles Kiyoshi Taménaga rencontre Van Dongen, Foujita et d’autres membres de l’école de Paris, ainsi que de jeunes peintres figuratifs comme Bernard Buffet.

Le ton qu’il donnera à sa galerie est lancé : des artistes du début du siècle tels que Redon, Renoir, Utrillo, Modigliani, Van Dongen, Derain, Dufy, jusqu’à Picasso, ainsi que des figuratifs plus contemporains comme Weisbuch ou Aïzpiri. Kiyoshi Taménaga, qui faisait sensation à l’époque en recevant, lors des vernissages, tout de kimono vêtu, s’est voulu dès le départ un conseiller et un véritable soutien pour les artistes, ayant comme modèle le marchand Ambroise Vollard. Les artistes vivants de sa galerie sont d’ailleurs sous contrat, fait assez rare de nos jours. Son fils, Tsugu, qui est aujourd’hui le P.-D.G. de la galerie française, s’inscrit dans la même lignée. Après des études à Genève et à Boston, il ouvre une galerie à New York à la fin des années 1980 et y remarque plusieurs peintres, parmi lesquels Tom Christopher. « Quand je l’ai rencontré, il s’intéressait aux natures mortes et aux visages, ça n’était pas satisfaisant mais j’ai ressenti sa qualité de peintre et lui ai conseillé de représenter les rues foisonnantes de New York. C’est ce qui fait sa réputation aujourd’hui. » La chute du marché de l’art au milieu des années 1990 entraîne la fermeture de la galerie new-yorkaise, mais les Taménaga n’en possèdent pas moins quatre établissements, en comptant ceux de Tokyo et Osaka, réunissant une cinquantaine de salariés. Leur politique commune est de défendre la peinture, majoritairement française, à tendance figurative et même si monsieur Taménaga père estime qu’aucun peintre japonais ne peut dépasser notre art national, son fils présente à Paris des artistes japonais abstraits comme Nuit Sano, une grande nouveauté pour la galerie. Ce dernier fait également preuve d’une plus grande ouverture vers l’international en emmenant la galerie à participer à des foires comme celles de Singapour, Hong-Kong ou encore l’Armory Show pour aller à la rencontre de la clientèle américaine, et ce mois-ci au Pavillon des antiquaires.

Galerie Taménaga, PARIS, 18 avenue Matignon VIIIe, tél. 01 42 66 61 94.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°557 du 1 avril 2004, avec le titre suivant : Taménaga : la plus française des galeries japonaises

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