Françoise Paviot, du service public au secteur privé

L'ŒIL

Le 1 avril 2004 - 380 mots

Françoise Paviot a installé son bureau au milieu de sa galerie éponyme. Elle s’amuse à tracer sur le papier les lignes d’un organigramme tout en avouant un goût prononcé pour l’organisation et la gestion.
Ces qualités-là sont sans doute un héritage des vingt années ou presque que François Paviot a passées dans le service public et dont le bilan lui vaut aujourd’hui d’être décorée chevalier des Arts et des Lettres.
À la Documentation française où elle débute et à une époque où personne ne se soucie encore de photographie, Françoise Paviot se souvient avoir ressorti de boîtes de chaussures des milliers de clichés, jetés en vrac, qu’elle a classés et répertoriés. Pionnière encore, elle élabore une série d’ouvrages sur la conservation, le droit patrimonial et les nouveaux termes usuels de l’image fixe. Son dernier ouvrage sur les adresses utiles de la photographie, auquel personne ne croyait, fête aujourd’hui sa quatrième édition sous le titre Vous avez dit photographie ? En 1995, son mari, Alain Paviot, marchand spécialiste de photographies anciennes, lui propose d’ouvrir une galerie. Comment s’est effectué le passage du service public au secteur privé ? « Une galerie ; c’est aussi un lieu public. Les gens qui rentrent ont des obligations mais moi aussi j’en ai. » La galerie présente un panorama éclectique d’artistes anciens et contemporains, d’Eugène Atget à Bogdan Konopka ou Nancy Wilson-Pajic. À l’image de ses « ADD, artistes à durée déterminée », Françoise Paviot aime la réflexion et tout ce qui s’inscrit dans le temps car ce qu’il n’a pas contribué à faire, le temps finit par le détruire. À ceux qui la disent austère, elle répond qu’une forme mathématique peut dégager une sensualité extraordinaire et que la beauté, souvent rigoureuse, demande de l’attention : « Ce que j’aime, c’est le plaisir visuel d’emblée et que rien ne s’épuise au premier regard. » Y a-t-il encore de la place pour d’autres passions ?
Françoise Paviot avoue avec gourmandise avoir un faible pour la philosophie, la cuisine, les échanges et la communication… Un souhait pour l’avenir ? Développer une activité éditoriale, faire toutes sortes de livres dans la continuité des Photographes à Paris qu’elle a publiés aux éditions du Chêne
en 2000.

Galerie Françoise Paviot, PARIS, 57 rue Sainte-Anne, IIe, tél. 01 42 60 10 01.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°557 du 1 avril 2004, avec le titre suivant : Françoise Paviot, du service public au secteur privé

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